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Le renseignement pénitentiaire ouvre ses portes pour la première fois

ENQUÊTE RTL - Le bureau central du renseignement pénitentiaire a été créé en 2017. Un réseau s'est structuré avec vocation de devenir un interlocuteur pour les autres services de renseignement dans la lutte contre le terrorisme.

La détenue a été retrouvée sans vie dans sa cellule peu après 5h du matin ce 24 décembre, lors d'une ronde des surveillants de l'établissement.
Crédit : AFP
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Cindy Hubert
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Il y a un mois, les autorités ont réussi à stopper à temps un projet d'attentat fomenté par deux détenus depuis leur cellule à Fresnes. Des détenus qui étaient sur le point d'être libérés. Des arrestations qui ont rappelé à quel point la prison est un lieu stratégique dans la lutte contre le terrorisme.

Et pourtant il y a encore un an, le bureau central du renseignement pénitentiaire n'existait pas. Les attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre ont été un électrochoc. Le gouvernement s'est donc lancé, un peu à marche forcée, dans la construction d'un vrai réseau structuré. Depuis, le renseignement pénitentiaire a rejoint officiellement "la cour des grands", en intégrant "le deuxième cercle de la communauté française du renseignement et en devenant un interlocuteur indispensable pour d'autres services comme la DGSI par exemple. RTL a pu rencontrer en exclusivité ces agents de l'ombre.

Premier rendez-vous au Bureau Central du Renseignement pénitentiaire (BCRP) à Paris. Ici, on traque les évasions, on suit de très près tout ce qui est criminalité organisée. Mais ce qui occupe les agents jour et nuit, c'est surtout le terrorisme islamiste.

Le renseignement pénitentiaire suit 3.000 personnes, 3.000 "cibles" dans toute la France. Sur ces 3.000, 500 sont poursuivis ou détenus pour des faits de terrorisme et 1.150 autres sont jugés "radicalisés", certains susceptibles de passer à l'acte. 

Pour que la prison ne soit plus un angle mort du renseignement

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Il y a donc urgence à ce qu'il y ait une "continuité" dans la surveillance de ces personnes, avant, pendant, et après la détention. Ce qui n'était pas vraiment le cas, il y a encore peu de temps reconnaît la cheffe du bureau central : "Auparavant, le temps de la détention, c'était un moment qui était quasiment aveugle pour les services partenaires. On ne savait pas trop ce qu'était devenu l'individu, comment il avait évolué au sein de la détention, qui il avait fréquenté, avec qui il avait été placé en cellule, et si au moment de sa libération, il présentait toujours une menace ou non". 

Désormais, le renseignement pénitentiaire travaille donc d'égal à égal avec les autres services, la DGSI ou les renseignements territoriaux par exemple, pour que la prison ne soit plus un angle mort.

C'est l'un des "chantiers prioritaires" ici, quand on sait que dans 2 ans, plus de 60% des individus condamnés depuis 2013 dans des dossiers terroristes liés aux filières djihadistes en Syrie et en Irak auront purgé leur peine.

La Cellule Interrégionale du Renseignement Pénitentiaire de Lyon

Toutes les personnes qui travaillent ici sont habilitées "secret défense". Pour des raisons évidentes de sécurité nous ne pourrons pas dire leur nom. Mais leur profil en dit long sur la professionnalisation de ce service. Il y a encore deux ans, ce Bureau se résumait à une seule personne. Depuis, des analystes ont été recrutés, des traducteurs arabophones, mais aussi des informaticiens : deux "analystes veilleurs" qui travaillent en source ouverte sur les réseaux sociaux et deux "investigateurs numériques" chargés d'explorer notamment les disques durs des détenus.

"Là par exemple, c'est un son qui a été récupéré sur l'ordinateur d'un détenu. C'est l'hymne de l'État islamique. C'est un indice parmi d'autres. Il faut qu'on ait une multitude de signaux pour aller vers l'accréditation d'un niveau de radicalisation", explique l'un d'eux au micro de RTL.

La source d'information numéro 1 reste le terrain. Dans chaque prison, un surveillant est chargé de collecter en secret tout ce que lui rapporte ses collègues, autant de précieux "capteurs locaux". Les informations sont ensuite triées au niveau régional, puis analysées et synthétisées. 

Un arsenal de surveillance encore à l'étude

Depuis un an, le renseignement pénitentiaire a le droit d'utiliser certaines techniques d'espionnage ultra élaborées. Des agents peuvent par exemple poser discrètement au sein de la détention ce qu'on appelle un IMSI-catcher, un appareil capable d'aspirer toutes les données des téléphones portables dans un périmètre donné. Mais l'État major en est encore à évaluer les besoins. Pour le moment, selon nos informations, aucune commande n'a été lancée.

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