Le "An Daouzeg Abostol" (Les douze apôtres, en breton) est un coquillard de 18 mètres. Il y a à Dieppe une trentaine de bateaux comme celui-ci qui, chaque jour, partent en mer pour aller jeter leurs dragues. La drague, c'est une sorte de grande nasse métallique avec des dents qui grattent le sol et qui ramassent la coquille. Il faut ensuite remonter le tout.
"Les dragues, on les reçoit, puis on les vide comme des sacs à patates, par le cul", explique Fabrice Comtesse, le patron du bateau. "Une fois que c'est sur le fond, les hommes prennent des pelles et des paniers, puis ils jettent les coquilles par taille". Les grosses, un peu plus chères, sont mises à part.
Les coquilles sont nettoyées avec une pompe à eau appelée le "cheval". Elles sont ensuite rangées par caisses de 30 kilos. Selon les gisements, il y a une taille à respecter. Il faut que la coquille fasse généralement entre 10 et 11 centimètres.
Ce qui est le plus impressionnant, c'est qu'il n'y a pas que cela qui a été remonté dans la drague. "Pour à peu près 100-120 kilos de coquilles, il y a environ 3 tonnes de cailloux à balancer", révèle Fabrice Comtesse. Deux pêcheurs équipés de pelles jettent ces cailloux via les dalots, des ouvertures dans le bord du bateau.
Une fois à terre, la coquille Saint-Jacques poursuit son aventure. Généralement, les équipages en gardent une petite partie pour faire de la vente directe sur les quais ou les marchés. Le plus gros de la cargaison est acheté par les mareyeurs.
"Dès que le bateau a débarqué, c'est une course contre la montre", avoue Miguel Marguerie, le patron de Dieppe Marée. "Il faut trouver le bon prix. Au moment des fêtes, il y a une grosse demande. Cette année, il y a eu beaucoup de mauvais temps et peu de ressources".
Il faut que le consommateur ait le plus juste prix avec la meilleure fraîcheur possible
Miguel Marguerie, patron de Dieppe Marée
"C'est un vrai problème, poursuit-il. Il faut que le consommateur, malgré tout, ait le plus juste prix possible avec la meilleure fraîcheur possible. Le produit phare pour nous, c'est la coquille. Après, en seconde position : turbot, sole, lotte. Voilà. Tout arrive ici. Ça rentre, ça ressort, ça rentre. Ça ne fait que ça".
"L'idéal, c'est que ce qu'on a acheté le matin même reparte dans la journée, de façon à ce que ce soit le lendemain disponible pour les consommateurs sur l'étal des poissonniers. 24 à 48 heures maximum, c'est ce qu'on essaye de faire toujours", assure Miguel Marguerie.
Du pêcheur au mareyeur, tout le monde est mobilisé à Dieppe. La coquille s'est négociée ce jour-là un petit peu plus de 5 euros le kilo. Elle devrait être beaucoup plus chère sur les étals.
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