L'économie française a créé 191.600 emplois en 2016, grâce à un dernier trimestre vraiment dynamique. Dynamique en particulier dans le secteur des services : c’est là qu'ont été créés les emplois. Au total, c'est le meilleur chiffre pour la création d’emplois marchands (dans le secteur privé) depuis dix ans. La révolution, c’est que ces créations d’emplois ont été réalisées alors que la France n’a connu qu’une croissance de 1,1%, c’est-à-dire une activité vraiment faible. Le seuil de déclenchement des créations d’emplois s’est abaissé. Il était de 2% au moins il y a vingt-cinq ans, il est aujourd'hui deux fois plus faible.
La baisse du coût du travail explique très probablement ce changement, avec toutes les politiques de baisse des charges qui se sont succédé depuis un quart de siècle. Récemment, c’est le pacte de compétitivité et l'aide financière à l’embauche dans les PME, une mesure qui a été très utilisée par les entreprises l’année dernière. Dans les deux cas, il s’agit de diminution des charges sociales payées par l’entreprise sur les emplois.
La baisse des charges a permis d’abaisser le seuil de création d’emplois. L’économie française, comme toutes les autres, fait ce qu’on appelle de la productivité. À tout moment, les entreprises cherchent à produire pour moins cher, avec moins d’emplois, en s’organisant mieux, ou en achetant des machines. C'est un mouvement spontané, causé par la concurrence - chacun veut mieux faire que le voisin, pour vendre davantage.
Chaque année l’économie française est donc un peu plus productive, de 0,8% environ. Chaque année, on a donc besoin d’un peu moins de personnes pour faire tourner l’économie, à croissance donnée. La baisse du coût du travail permet de ralentir ce mouvement. Si l’emploi est moins cher, l’incitation à diminuer le nombre de postes (à remplacer les caissières par des machines, par exemple) est moins forte. C’est comme cela que le bon bilan de 2016 s’explique.
Si ça marche aussi bien, pourquoi n’en fait-on pas davantage ? Parce que ça coûte cher à la collectivité. Les allègements de charges représentent déjà plusieurs dizaines de milliards d’euros par an pour le budget de la nation. Ensuite, ralentir la productivité de l’économie peut aussi avoir des effets pervers. Ça limite, par exemple, les marges de manœuvre pour augmenter les salaires, par exemple.
Ensuite, il y a d’autres leviers pour baisser le chômage. Un système de formation professionnelle efficace, par exemple, pour faire mieux correspondre l’offre et la demande de travail. Des aides à la mobilité, qui permettraient aux candidats à l’emploi de quitter leur région pour aller travailler ailleurs. Ou encore une dose de flexibilité contrôlée sur le marché du travail.
Il faudrait en réalité deux choses. Tous ces leviers actionnés, d’abord. Et aussi la croissance économique, pour renouer avec les créations d’emplois d’il y a quinze ans. En 1999, la France avait créé plus de 400.000 emplois, et en 2000, près de 600.000 emplois, trois fois plus qu’en 2016. Mais la croissance économique était beaucoup plus forte qu'aujourd'hui, à 4% annuels.
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