Mercredi 12 février 2014 : L'affaire Ida Beaussart

Le 18 juillet 1989, Ida Beaussart, 17 ans, tue son père d'une balle dans la tête. Jean-Claude Beaussart terrorisait depuis des années sa femme et ses cinq filles qu'il obligeait notamment à faire le salut nazi tous les matins devant le portrait d’Adolf Hitler. Ida, jugée en 1992 pour ce crime, a été acquittée...

Jacques Pradel

Crédit : Elodie Grégoire

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Bonjour à tous !

Nous vous racontons aujourd’hui une histoire terrible, celle d’une mère et de ses quatre filles, victimes d’un tyran domestique néo-nazi qui finira par être assassiné par l’une d’entre elles, Ida, 17 ans…

Jean-Claude Beaussart terrorisait sa famille, ses voisins et même les gendarmes qui venaient régulièrement l’arrêter pour des affaires d’incitation à la haine raciale.

Ce chômeur, membre d’un groupuscule d’extrême-droite dans un village du nord de la France, vouait un véritable culte à Hitler. Ses deux bergers allemands se nommaient Wolf et Eva, comme Eva Braun, la femme du Führer.
Chaque matin, pendant dix longues années, les quatre filles de Jean-Claude Beaussart devaient faire le salut nazi devant un immense portrait de celui qu’il leur présentait comme leur " tonton " !

Une vie de coups, de gifles, d’humiliations et de menaces de mort, interrompue par Ida, 17 ans, le 18 juillet 1989. Ce matin-là, la jeune fille s’est emparée d’un revolver. Elle est montée dans la chambre de son père profondément endormi. Elle a tiré. Une fois. Dans la nuque. Et puis elle a rejoint sa mère au rez-de-chaussée. Elle lui a dit : " J’ai tué Papa ".

Jacques Pradel

Le 18 juillet 1989, la ville de Salomé dans le Nord est témoin d'un drame familial.
Ida Beaussart, une jeune fille de 17 ans, décroche du mur un Luger, se rend dans la chambre de son père qui est en train de faire la sieste. Comme ce dernier lui avait si bien appris, elle recherche le meilleur angle, se met en position de tir et abat son père d'une balle dans la tête.
Si ce jour-là, Ida a décidé de tuer son père, c'est pour mettre fin à des années d'horreur.

Ida, atteinte de la maladie bleue et surnommée "la mongolienne", était le souffre-douleur de son père Jean-Claude. Cris, humiliations, insultes, violences… pendant des années elle, ses quatre sœurs et leur mère ont vécu un véritable enfer. Les filles de la maison étaient notamment obligées, tous les matins, à faire le salut nazi devant le portrait d'Adolf Hitler.
Jean-Claude Beaussart, 42 ans, était membre du PFNE, le Parti nationaliste français et européen, un groupuscule d'extrême droite ultra-violent défendant des thèses révisionnistes, allant à la chasse aux immigrés et vouant une haine viscérale aux communistes.
Jean-Claude Beaussart, qui à son grand regret n'avait eu que des filles, a élevé ses enfants dans la violence la plus totale, les entrainant au maniement des armes et aux sports de combat, les entrainant dans des réunions et des manifestations nationalistes où elles étaient obligées de brandir la croix celtique.

En mai 1992, Ida est jugée devant la Cour d'Assises des mineurs du Nord, à Douai. L'avocat général requiert deux à trois ans de prison avec sursis. Les jurés décident finalement d'acquitter Ida.

Cette affaire a inspiré des réalisateurs, chanteurs et journalistes, touchés par l'histoire d'Ida.

"Ida, Histoire d'une parricide" aux Editions Flammarion

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Françoise Hamel a publié en 1994, un livre intitulé "Ida, Histoire d'une parricide" aux Editions Flammarion.

Guy Lecluyse et Joyce Bibring jouent les rôles de Jean-Claude et Ida Beaussart dans le film "Pleure en silence"

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En 2006, John Gabriel Biggs a réalisé le fils "Pleure en silence", co-écrit avec Ida Beaussart. Un film qui ne contient aucune part de fiction, entièrement basé sur des scènes vécues par Ida Beaussart et sa famille. Le long métrage est filmé caméra à l'épaule, la caméra étant toujours collé à la jeune fille qui jour le rôle d'Ida. Le film devient donc "une expérience, un film sensoriel" comme l'explique le réalisateur. "Quand le père frappe sa fille, l'image tremble. On s'en prend une aussi."

Le rappeur Kerry James a écrit une chanson sur cette histoire, reprenant le titre du film de John Gabriel Biggs "Pleure en silence". Le clip reprend également les images du film.

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