Bonjour à tous !
A la une de L'Heure du Crime, une étrange affaire de crimes
sans cadavres, qui va être jugée devant la Cour d’Assises de Marseille la
semaine prochaine.
C’est l’histoire d’un ancien braqueur, Patrick Salameh,
soupçonné d’être un tueur en série. Entre octobre et novembre 2008, 3
prostituées marseillaises, une Algérienne, une Roumaine et une Ukrainienne, ont
disparu sans laisser de trace. Leur point commun, c’est cet homme qui a reconnu
avoir eu avec elles des rapports tarifés, mais qui nie toute implication dans des affaires de meurtres.
L’enquête a cependant permis de retrouver des objets personnels et des traces ADN de deux d’entre elles, dans
une garçonnière appartenant à la famille du suspect.
C’est dans ce lieu qu’il est soupçonné d’avoir séquestré, et
violé ses trois victimes avant de les tuer.
Peut-on condamner quelqu’un pour meurtre sans preuves
matérielles indiscutables ? Nous ouvrons le dossier avec deux journalistes
qui ont mené l’enquête à Marseille, et avec les avocats de l’accusé et de ses
victimes présumées.
Jacques Pradel
En octobre
et en novembre 2008, dans le centre de Marseille, trois prostituées
disparaissent : une Ukrainienne de 42 ans, une Algérienne de 28 ans et une
Roumaine de 23 ans.
Le 11
novembre, une autre prostituée, une jeune femme de 24 ans d'origine marocaine, porte
plainte contre Patrick Salameh, 54 ans, chef de chantier dans le bâtiment. Elle
l'accuse de l'avoir séquestrée, violée et frappée pendant plus de six heures
fin septembre, avant de la payer et de la relâcher.
Un autre
témoignage vient s'ajouter à celui de la prostituée rescapée, permettant à la police d'interpeller Patrick Salameh.
Des traces d'ADN et des objets appartenant
à deux des femmes disparues seront retrouvés dans un appartement vide
appartenant à la famille du suspect. Des indices sérieux de sa culpabilité, selon
le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest.
Patrick
Salameh, qui vivait avec sa compagne et ses deux enfants au moment de son interpellation, a déjà purgé 16 ans de
réclusion criminelle à la prison des Baumettes pour vol avec arme, de 1989 à 2005, date de
sa remise en liberté conditionnelle.
Par
ailleurs, il est mis en examen dans un autre dossier, toujours à l'instruction
; celui de la disparition d'une femme de 21 ans, Fatima, qui s'était
volatilisée le 7 mai 2008 près du métro Malpassé, dans les quartiers Nord de
Marseille, alors qu'elle avait rendez-vous pour un baby-sitting.
Celui
que l'on surnomme déjà "le tueur en série de la cité phocéenne" est
détenu à la prison d'Aix-Luynes depuis le 14 novembre 2008. Il nie tous les
faits qui lui sont reprochés.
Invités :
José d’Arrigo, ancien journaliste à Nice Matin ; Denis Trossero,
rédacteur en chef du service Police-Justice de La Provence ; François-Xavier Vincenzini, avocat des familles de Zineb et Irina, deux des disparues ; Emmanuel Molina, avocat de Patrick Salameh
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