Gers : la mosquée d'Auch détruite par un incendie
Le feu a ravagé les deux salles de prière dans la nuit de samedi à dimanche. Une enquête est en cours pour déterminer s'il s'agit d'un acte criminel.
Ce sont des riverains qui ont donné l'alerte. Un incendie a détruit la mosquée d'Auch (Gers), la nuit dernière, sans faire de victime. Une enquête est ouverte pour déterminer s'il s'agit d'un accident ou d'un acte criminel.
Le feu s'est déclaré vers 03h30 ce dimanche 23 août, dans un bâtiment vide, selon les pompiers et le procureur de la République Pierre Aurignac, qui confirment les informations de France 3 Midi-Pyrénées et La Dépêche du midi. Le toit s'est effondré et la petite mosquée située en centre ville est détruite à 70%, précise le procureur. Des travaux liés à l'agrandissement du lieu de culte étaient en cours et le feu a pris à proximité de cette zone, dans une salle menant à la salle de prière.
Accident ou piste criminelle ?
L'identité judiciaire de Toulouse a été convoquée et un expert sera chargé en début de semaine de déterminer les causes du sinistre. "Je voudrais tirer ça au clair étant donné le contexte des événements récents en matière de terrorisme islamiste", explique le procureur, faisant allusion à la fusillade dans un train Thalys vendredi. "Je voudrais savoir si c'est effectivement accidentel ou pas. Pour l'instant je n'ai pas de raison de penser que cela le soit et on ne peut pas dire sur Auch qu'il y ait des tensions communautaires", indique le procureur Aurignac. Quant à la piste criminelle, "je n'ai pas du tout d'éléments dans ce sens pour l'instant", souligne le magistrat. "On n'a pas d'explication particulière sur le départ du feu".
Le procureur refuse de confirmer certaines informations de presse, disant que des policiers avaient senti une forte odeur d'essence sur place. "Le fait que ça sente l'hydrocarbure, je ne confirme pas du tout. Je n'ai pas d'information sur la présence d'hydrocarbures", insiste-t-il. De son côté, le ministère de l'Intérieur rapporte que la mosquée d'Auch a été "aux trois-quarts détruite". "Les premières constatations conduisent cependant à ne pas écarter d’emblée son origine malveillante", indique un communiqué de la Place Beauvau.
Soutien de Bernard Cazeneuve
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve "apporte son entier soutien à la communauté musulmane et l'assure de la pleine mobilisation des services de police pour faire toute la lumière sur ces faits", ajoute le texte. Le ministre "réaffirme son engagement à protéger les lieux de culte de toutes confessions et à lutter contre toutes les expressions de haine et d’intolérance".
La mosquée avait été visée il y a quelques mois par des inconnus qui avaient jeté des lardons par-dessus le portail. Un acte qualifié par le procureur de "blague de potaches". Cet incident s'était produit peu après les attentats de janvier. Depuis les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher, les actes islamophobes ont explosé en France.
