Entre le fondateur du site internet Forsane Alizza, Mohamed Achamlane qui prônait la "lutte contre l'islamophobie" et les services d'enquêtes qui disent que le groupuscule préparait la lutte armée, la justice va devoir trancher. Ils seront 15 à comparaître jusqu'au 23 juin pour participation à un groupe formé en vue de la préparation d'actes terroristes.
Créée en août 2010 dans la région nantaise par Mohamed Achamlane, Franco-tunisien de 37 ans, Forsane Alizza a rapidement été dans la ligne de mire du renseignement français. Barbe fournie, visage rond, invariablement en turban et djellaba, Mohamed Achamlane suscite la controverse. La virulence de certains de ses propos le conduira une première fois devant le tribunal en 2011 pour provocation à la discrimination raciale ou religieuse. Le groupe organise aussi des manifestations, notamment contre la loi interdisant le voile intégral. En janvier 2012, Forsane Alizza est dissous par le ministère de l'Intérieur, qui l'accuse de prôner la lutte armée.
Début mars, une instruction est ouverte. Depuis la dissolution, les membres du groupe évitent le téléphone, mais sont pistés sur internet, où Achamlane s'intéresse au réglage de lunettes de fusil ou aux gilets pare-balles. Et dans un "chat" privé il lance: "par Allah tout puissant on va lui mettre des cicatrices à la France".
En pleine campagne présidentielle et quelques semaines après les tueries de Mohamed Merah, le coup de filet fait grand bruit. François Bayrou dénonce une "mise en scène", Martine Aubry un "spectacle". Chez Achamlane seront saisis trois armes de poing et trois fusils d'assaut démilitarisés et ne fonctionnant pas. Chez d'autres, un revolver, un pistolet, une carabine, une réplique de kalachnikov, un fusil de chasse à canon scié...
Des enquêteurs évoquent un projet d'enlèvement d'un magistrat à Lyon, le président sortant Nicolas Sarkozy parle d'"éléments extrêmement sérieux". Mais le procureur de Paris lui-même évoque un projet sans "tentative de commencement d'exécution". Au terme de leur enquête, les juges s'affichent certains de ne pas viser une simple activité de propagande mais bien "un groupe de membres actifs, un noyau dur autour de Mohamed Achamlane, susceptible de préparer des actes de terrorisme en France".
L'avocat de Mohamed Achamlane dénonce le manque de preuves de la justice française : "Dans les faits, rien de tangible n'a été démontré" clame-t-il. Ce dernier met également en cause le postulat de l'accusation selon laquelle les actions du
groupe "ne pouvaient que tendre vers cette finalité" terroriste. "On cherche à
sanctionner un groupe d'individus non pas parce qu'il a entrepris la préparation
d'une action terroriste, mais seulement parce qu'on a la conviction qu'il
pouvait potentiellement le faire, ce qui n’est pas admissible".
Les prévenus risquent jusqu'à 10 ans de prison.
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