Essonne : les repas de substitution supprimés à Chilly-Mazarin
C'est par une note d'information que les parents ont appris la décision qui n'a fait l'objet d'aucun vote au conseil municipal.
"La majorité municipale ne souhaite plus différencier la composition des repas en fonction d'un interdit religieux qui relève de la sphère privée et familiale, en application du principe de laïcité", explique une note, datée de lundi et mise en ligne sur le site de Chilly-Mazarin. Le maire Les Républicains, Jean-Paul Beneytou, a annoncé dans cette note d'information aux parents d'élèves, la suppression des repas de substitution dans les cantines de la commune.
La décision, prise sans faire l'objet d'un vote au conseil municipal, a été annoncée aux parents "lors de l'inscription de leurs enfants dans les cantines communales". Des repas spécifiques pourront être commandés uniquement si l'élève souffre "d'une allergie alimentaire, établie par un certificat médical", poursuit la note. Le service de restauration scolaire est "un service public facultatif", rappelle la mairie, précisant que "la viande et les légumes seront servis séparément aux enfants".
Pas d'autre choix que du porc, trois fois en septembre
Le calendrier des menus, consultable sur le site de la mairie, indique ainsi qu'à trois reprises en septembre les élèves ne pourront consommer que du sauté de porc, du rôti de porc ou des saucisses de Strasbourg en plat de résistance. L'opposition s'indigne de cette décision prise dans la plus grande discrétion sans aucune concertation. "Je suis totalement scandalisée sur le fond comme sur la forme", a réagi la présidente du groupe d'opposition socialiste Rafika Rezgui, ex-maire de la commune. "On a découvert ça lors de la publication des menus la veille de la rentrée. C'est un véritable mépris pour les familles. On dit juste que les enfants ne peuvent pas tous manger et vivre ensemble, c'est une idéologie nauséabonde, pas une mesure d'ordre économique",
Sur Twitter, l'ancien président PS du conseil général, Jérôme Guedj, a dit avoir "mal à (son) Essonne". Le député PS du département, Carlos da Silva, a qualifié la décision d'"ignoble discrimination".
C'est la troisième ville de France après Chalon-sur-Saône et Wissous, aussi dans l'Essonne à abandonner ces repas de substitution au porc. Contactée vendredi matin, la mairie de Chilly-Mazarin n'a pas souhaité répondre à l'AFP.
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