Face à la crise, les éleveurs manifestent leur mécontentement de bien des façons. Alors que certains préfèrent poursuivre les barrages, d'autres ciblent les supermarchés, en déversant une soixantaine de bennes de fumier devant le Leclerc d'Outreau (Pas-de-Calais) par exemple, et les abattoirs. En France-Comté ce jeudi matin 23 juillet, un camion transportant une quarantaine carcasses de bœufs en provenance d'Allemagne a été intercepté "sans violence", a indiqué Daniel Prieur, secrétaire général de la FNSEA.
Le camion frigorifique qui devait livrer le numéro Un français de la viande, le groupe Bigard, devait être escorté par les éleveurs vers la sous-préfecture de Montbéliard et ses clés remises "symboliquement" aux autorités.
Cette "interception" survient en pleine crise de l'élevage alors que les producteurs français dénoncent régulièrement la concurrence des abattoirs allemands, qu'ils accusent de pratique le "dumping social". Un peu partout sur les barrages érigés par les éleveurs, ces derniers ouvrent les camions et vérifient l'origine des produits frais ou congelés.
Jeudi matin sur Europe 1 le président de la FNSEA Xavier Beulin a ainsi cité la différence de coût entre France et Allemagne : "un salaire horaire en France dans un abattoir coûte 20 euros contre 14 euros en Allemagne, soit 6 euros d’écart, et ça, je pourrais le décliner tout au long de la chaîne". Il avait également prévenu que le syndicat allait "mettre de la pression sur les industriels et les enseignes qui ne jouent pas le jeu" de la revalorisation.
Le rapport du médiateur des prix remis mardi soir au ministre de l'Agriculture avait mis en cause les abattoirs et industriels de la viande, estimant cependant que la distribution pourrait se montrer plus dynamique. Pour sa défense, mercredi devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, le directeur commercial du groupe Bigard, Dominique Guineheux, expliquait être pris "entre l'amont et l'aval". "On peut nous accuser soit de ne pas être assez performants auprès de la grande distribution, qui sont nos clients" et "auprès des éleveurs qui sont nos fournisseurs, on va nous accuser de ne pas acheter assez cher" avait-il dit.
Les importations concurrentielles sont loin de ne concerner que le bœuf : "Hier à Loudéac (Bretagne) on a intercepté un camion de poulets thailandais" alors que la région abrite de grands élevages et abattoirs de volailles, a ainsi rapporté Maud Bertrand, chargée des campagnes contre les "Viandes de nulle part" aux Jeunes Agriculteurs.
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