Le plan d'urgence pour l'élevage peine à convaincre les agriculteurs, dont la colère se concentre désormais sur les industriels de la viande. Depuis 4 heures ce jeudi 23 juillet, 150 éleveurs et 70 tracteurs bloquent l'usine de viande Charal de Nozay, près de Nantes. Parmi eux, Charles Guerlais, le président des jeunes agriculteurs de Loire-Atlantique. "Les transformateurs privés ne jouent pas le jeu, ils récupèrent l'argent des grandes surfaces, mais ne le redistribuent pas", estime l'agriculteur, que les annonces faites hier par le ministre de l'Agriculture n'ont pas convaincu.
"Ce ne sont que des paroles, lance-t-il. Ce ne sont que des avances de trésorerie, des reports de cotisations sociales. On peut faire tous les prêts de trésorerie qu'on veut, mais demain, si on n'a pas l'argent pour rembourser, on fait comment? C'est pour cela qu'il nous faut un prix du poids, un prix de la viande bovine et un prix au litre de lait", estime Charles Guerlais, avant de conclure : "On maintient la pression, et on ne lâchera pas."
Il nous faut un prix du poids, un prix de la viande bovine, et un prix au litre de lait.
Charles Guerlais, président des jeunes agriculteurs de Loire-Atlantique
François Hollande a annoncé mercredi 21 juillet le déblocage de 600 millions d'euros pour restructurer la dette des éleveurs et encourager la consommation de viande made in France. Un geste insuffisant pour beaucoup de producteurs. Et si les éleveurs ont décidé de cibler ce matin les abattoirs, c'est parce que le rapport du médiateur des prix les désigne comme les principaux responsables de la crise.
Aucun nom n'est cité, des lettres apparaissent dans les tableaux, pour ne stigmatiser personne, mais le rapport est assez clair : les abatteurs ont interprété a minima l'accord de revalorisation des prix de la viande bovine. Ils ont fait des efforts mais sans doute pas assez, et de manière hétérogène, selon les régions abattage et les catégories d'animaux concernés. L'accord, pris le 17 juin dernier, prévoyait une hausse de 5 centimes d'euros par kilo et par semaine. Logiquement, l'augmentation aurait dû se chiffrer à 20 centimes d'euros mais ce n'est pas encore le cas. La cotation moyenne a augmenté de seulement 10 centimes d'euros.
De son côté, la grande distribution, aurait pu, selon le médiateur, se montrer plus "dynamique". Mais, point positif, aucune enseigne pour l'instant n'a refusé d'acheter la viande plus cher. Pour la filière porcine, le constat est bien meilleur : les engagement semblent avoir été tenus. D'après la conclusion du rapport, une hausse des prix payés aux éleveurs est bel et bien possible.
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