La plupart de ces enfants de retour de Syrie et d'Irak sont nés sur place. Ils ont donc moins de 6 ans. Ils reviennent avec leurs parents qui ont quitté Daesh. Le plus souvent, leur mère. Beaucoup de pères sont morts ou ont disparu.
Dès l’atterrissage à Roissy, le ou les parents sont mis en garde à vue, systématiquement. Les enfants sont donc pris en charge par le parquet de Seine-Saint-Denis, chargé de coordonner le dispositif. Ils sont placés en foyer ou en famille d'accueil. Seuls ceux qui ont plus de 13 ans, et qui sont soupçonnés d'avoir combattus, sont incarcérés. Ils sont aujourd'hui huit dans ce cas.
Ces enfants du Califat sont suivis de très près. Nous avons pu joindre une de ces mères-jihadistes. Elle est rentrée il y a quelque mois avec son bébé. La jeune femme souhaite rester anonyme. Elle a passé deux ans au sein de l'État islamique avant de s'enfuir.
À son retour, elle a été mise en examen. Mais elle n'a pas été placée en détention (c'est assez rare). Elle a pu récupérer la garde de sa fille de 21 mois. Le suivi est strict, sous le contrôle d'un juge aux enfants et de la protection judiciaire de la jeunesse. La jeune femme dit regretter d'avoir en danger son enfant. Elle sera jugée d'ici quelques mois pour avoir rallié Daesh. En attendant, elle élève sa petite fille.
Il est assez rare que les mineurs rejoignent leur famille. Une dizaine à ce jour, selon la procureur de Bobigny, Fabienne Klein-Donati (sur les quarante-six passés par son parquet depuis 2016). Cela est privilégié quand seul un des parents a cédé aux sirènes de Daesh.
"On s'est quand même assuré pour ces pères et ces mères, qui n'étaient pas du tout en lien avec une forme quelconque de radicalisation. Mais là aussi, on a mis en place une mesure d'accompagnement éducative. Pour les autres, une grande partie, on est encore dans la phase d'évaluation. Pour le bien de tout le monde, on prend le temps", raconte Fabienne Klein-Donati.
Et en effet, la procédure dure plusieurs mois, pendant lesquels les enfants restent placés en foyer. La justice évalue si le mineur peut être confié à la famille élargie (aux grands-parents notamment). Une mesure possible, mais jamais prise à ce stade. Il faut aussi évaluer les enfants eux-mêmes bien sûr et leur traumatismes.
Comment jauger l'impact de la propagande sur ces très jeunes enfants ? C'est le travail des éducateurs et des pédopsychiatres qui les suivent, dans les foyer de l'aide sociale à l'enfance ou dans leur familles. Un suivi à très long terme.
Tous les acteurs s'accordent sur cette nécessité impérieuse. Pour que ceux que Daesh appelait les "lionceaux du Califat" redeviennent de simples enfants.
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