Collège : faut-il favoriser la mixité sociale ?

La fin du système "une adresse = un collège" à Paris. Pour favoriser la mixité sociale, des secteurs multicollèges vont être mis en place. Et c'est un algorithme informatique qui décidera où sera scolarisé l'élève. Une forme de réponse à la tribune au vitriol de Thomas Piketty dans Le Monde qui dénonçait : "Dans les collèges socialement les plus huppés, il n’existe quasiment aucun élève défavorisé (moins de 1%). À l’autre extrême, certains collèges comptent plus de 60% d’élèves défavorisés". La ministre de l'Éducation avait aussi réagit : "il faut rompre avec le mythe français de la mesure globale uniforme, du grand soir politico-technocratique". Alors comment favoriser la mixité sociale ?

"La carte scolaire était une atteinte aux libertés manifeste, l'algorithme en est une autre", estime Denis Tillinac. "Il mêle l'absurdité à l'arbitraire". L'écrivain estime que la priorité devrait être le soutien des enseignants dans les zones défavorisées, et non pas à cette attribution des établissements qui entraînera de nombreuses familles à choisir le privé. Le mot algorithme "fait peur" à Gérard Miller qui trouve qu'il faudrait trouver un autre moyen pour favoriser la mixité sociale. Selon lui, les établissements où il y a une forte mixité sociale sont bénéfiques pour les élèves.

Philipe Bailly de son côté regrette que les écoles privées soient toujours exclues de cet algorithme. "Au final, on va avoir les deux leviers de frein à la mixité sociale, l'argent et la maîtrise du système, qui vont perdurer", estime-t-il. "Ça sera encore une fois un coup d'épée dans l'eau".

On refait le monde avec :
- Denis Tillinac, écrivain
- Paolo Levi, correspondant en France de l'agence de presse italienne ANSA
- Gérard Miller, psychanalyste
- Philippe Bailly, conseiller en communication

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