Charte européenne : la reconnaissance des langues régionales est-elle importante ?

Dans une lettre adressée à plusieurs députés, François Hollande a annoncé le prochain dépôt d'un projet de loi constitutionnelle permettant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Cette dernière fait obligation aux États signataires de reconnaître les langues régionales et minoritaires en tant qu’expressions de la richesse culturelle.

Attendue depuis 23 ans, cette ratification suscite l’inquiétude de ceux qui y voient une remise en cause du principe d’unicité de la République.

La reconnaissance des langues régionales peut-elle porter atteinte à l'unité nationale ?

Alexis Corbière n'est pas hostile à la reconnaissance des langues régionales car elles participent à la diversité culturelle, selon lui. Toutefois, il estime que leur utilisation dans les décisions de justice et les services publics, comme le prévoit la Charte européenne, pourrait entraîner une "extrême confusion".

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Le secrétaire national du Parti de gauche pense par ailleurs que cette reconnaissance pourrait remettre en cause le principe d'équité vis-à-vis d'autres groupes sur le territoire français.

Si l'on reconnaît des langues pouvant dater du 18ème siècle, qui sont de moins en moins pratiquées, alors que d'autres langues comme l'arabe et le portugais n'auraient pas ce droit, on fera face à une iniquité qui ne sert à rien.

Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche

Jean-Jacques Urvoas, député socialiste du Finistère, estime, quant à lui, que plusieurs propositions présentes dans la Charte européenne des langues régionales sont déjà appliquées au quotidien. Il évoque notamment le fait de pouvoir obtenir le baccalauréat en Breton.

Aujourd'hui, la ratification de la charte n'apportera pas de plus. Cependant, elle évitera des reculs.

Jean-Jacques Urvoas, député socialiste du Finistère