Attentats Merah : "On a vu l'innommable", raconte Thomas

Il y a trois ans, jour pour jour, en France, Mohamed Merah prenait pour cible une école juive de Toulouse où il a tué trois enfants et un enseignant qui était aussi le père de deux des victimes. Une cérémonie d'hommage aura lieu ce jeudi 19 mars à Toulouse. Thomas était en classe de 1ère à l'époque et n'oubliera jamais ce 19 mars 2012.

Juste après le petit déjeuner, il était remonté au dortoir pour se laver les dents et a entendu un de ses camarades crier. "C'est à ce moment-là que nous sommes descendus et que nous sommes tombés sur l'innommable, se souvient-il. Je n'ai pas vu Merah mais j'ai pu voir les traces qu'il a laissées. C'est le désarroi et l'impuissance, on a envie de crier sa peine, d'aider, mais on a surtout peur."

Avant j'étais encore dans l’insouciance de mes seize ans, un ado heureux

Thomas, témoin des attentats de Merah

Il se lance alors dans une course effrénée pour retrouver son frère à l'autre bout du bâtiment, qui était finalement sain et sauf. Il explique n'avoir jamais parlé des attentats avec ses parents et n'en parle plus avec ses amis. Mais il est encore hanté par cette tragédie.

"Avant j'étais encore dans l’insouciance de mes seize ans, un adolescent heureux, décrit-il. Maintenant j'ai cette inquiétude, cette compréhension de beaucoup de choses, cette peur pour mon frère. J'ai conscience de la fragilité de la vie. C'est un événement qui m'a fait beaucoup grandir, même si je ne sais pas si le terme est approprié, car on ne grandit pas tous de la même manière."