Le Fonds pour les victimes du terrorisme a dévoilé lundi les modalités de
nouvelles indemnisations, qui prévoient notamment jusqu'à 30.000 euros pour
"préjudice d'angoisse de mort imminente" et des indemnisations pour les proches
de personnes décédées. Le "préjudice d'angoisse de mort imminente" vise à
"prendre en compte l'angoisse intense des victimes qui ont vu venir la mort", a
expliqué le directeur général du Fonds, Julien Rencki.
Ce préjudice sera présumé pour les victimes décédées, et établi par un expert
médical indépendant pour les blessés, physiquement ou psychologiquement. Il sera
compris entre 5.000 et 30.000 euros. Le second préjudice concerne les proches
des victimes décédées : "On indemnise l'attente et l'inquiétude que les proches
des personnes décédées ont ressenties", précise Julien Rencki. Ils pourront
bénéficier d'une indemnisation comprise entre 2.000 et 5.000 euros.
Ce n'est absolument pas une avancée
Me Éric Morain, avocat de familles de victimes de l'attentat de Nice
Le Fonds a par ailleurs décidé de modifier les modalités d'une indemnisation
existante, le "préjudice exceptionnel spécifique aux victimes du terrorisme"
(PESVT) qui ne concernera dans le futur que les victimes directes des attentats.
"C'est une mesure qui ne concerne pas les dossiers en cours : pour les attentats
passés, le PESVT continuera à être versé", a insisté le directeur du Fonds.
Le ministère de la Justice a salué lundi dans un communiqué une "avancée
majeure" qui garantit une "réparation effective et intégrale" aux victimes
d'attentats, "en particulier pour celles qui sont les plus gravement atteintes".
"Il y a une volonté d'approfondir l'indemnisation des victimes les plus
gravement touchées et de leurs proches, plutôt que d'élargir le périmètre des
personnes indemnisées", a confirmé Julien Rencki.
"C'est un recul, ce n'est absolument pas une avancée", s'est pour sa part
insurgé Me Éric Morain, avocat de familles de victimes de l'attentat de Nice,
qui dénonce un préjudice aux familles des blessés "considérablement diminué".
"On essaie de faire rentrer avec un chausse-pied le nombre de victimes dans des
cases, par rapport à un budget", a-t-il estimé, parlant d'une décision qui "va
multiplier les contentieux et les colères", et "scandaliser" les familles des
victimes. "Ce n'est pas du tout une victoire", a abondé Me Gérard Chemla, avocat
de victimes des attentats du 13 novembre et de Nice. Il a dénoncé "un message
assez malsain de mépris au titre de la prise en considération des préjudices des
victimes d'attentats qui manifestement cède devant les contraintes
budgétaires".
Selon les estimations encore provisoires du Fonds, 3.000 à 3.500 personnes
environ pourraient bénéficier de ces nouvelles dispositions, qui devraient être
mises en place dans les prochaines semaines. Le coût total est "très difficile à
évaluer" mais pourrait atteindre 20 millions d'euros, selon Julien Rencki. La
prise en compte du "préjudice d'angoisse" générée par la conscience d'une mort
imminente avait été réclamée par de nombreux avocats et associations de victimes
d'actes de terrorisme, notamment pour les personnes touchées par la vague
d'attaques qui a frappé la France depuis 2015.
Quelque 2.800 personnes ont été reconnues victimes dans les attaques de Paris
et de Saint-Denis le 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et plusieurs
centaines de blessés. Plus de 2.100 demandes d'indemnisation ont été adressées
au FGTI pour l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts et plus
de 400 blessés.
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