Un an jour pour jour après l'attaque de Charlie Hebdo, la Une du numéro spécial du journal satirique fait polémique. Chez les représentants des cultes et chez certains responsables politiques, on y voit Dieu, la robe tachée de sang, sous le titre “L’assassin court toujours”.
"Plus que toujours", Charlie Hebdo fait du Charlie Hebdo, commente Gérard Biard, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo invité sur RTL jeudi 7 janvier. “C’est plutôt rassurant que les autorités religieuses réagissent face à cela. On ne fait pas forcément une Une pour attendre une réaction, mais pour s’exprimer, réagir à une actualité. Là, on avait envie d’aller au fond des choses, de citer le 'vrai responsable' : la religion, et son instrumentalisation", déclare-t-il.
Gérard Biard ne sait pas si ses dessinateurs continueront à représenter Mahomet dans les pages du journal. De son côté, il affirme que le journal ne subit aucune pression, aucune contrainte : "La meilleure preuve, c’est qu’on a continué. Les frères Kouachi sont sortis en disant 'On a tué Charlie Hebdo', non : ils n’ont pas pas tué Charlie Hebdo”, martèle-t-il.
Dire "Je suis Charlie", c'est défendre des idées et des principes, dont la laïcité.
Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo
Gérard Briard en a parfaitement conscience : Charlie Hebdo ne fait pas l'unanimité. Ce qui n'empêche pas les gens d'adhérer au symbole que le journal représente. “Quand on dit ‘Je suis Charlie’, il faut savoir que cela veut dire qu’on défend des idées et des principes, dont la laïcité. Si des gens ont crié ‘Je suis Charlie’ et n’acceptent pas qu’on critique les religions, c’est que leur réaction était peut-être un peu opportuniste”. Le rédacteur en chef décrit son journal comme une publication "atypique". “On n’est pas obligé d’aimer Charlie, on n’est pas obligé de l’acheter ou de le lire”, dit-il.
Les rédacteurs de Charlie Hebdo vont également se rendre dans plusieurs écoles, afin de discuter avec les enfants du concept de laïcité. Une démarche importante pour Gérard Biard. “Aujourd’hui, la laïcité n’est pas comprise. Beaucoup de gens croient qu’il s’agit de quelque chose qui se positionne contre les religions. Ce n’est pas vrai : c’est ce qui permet la liberté de conscience”, affirme-t-il.
Les enfants se sont sentis violemment visés, parce qu'eux aussi dessinent.
Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo
Une rencontre qui devrait être facilitée par le dessin, l’activité au cœur de Charlie Hebdo, mais aussi celle qui a été la cible directe des auteurs des attentats. “Je pense que les enfants se sont sentis violemment visés, parce qu’eux aussi dessinent”, déclare-t-il. Selon le rédacteur en chef, les attentats n’ont en tout cas rien entamé de l’humour des journalistes et dessinateurs du journal satirique. “Il ne fallait pas que la Une soit triste", confie-t-il à propos de la première publication du journal qui a suivi les attentats du 7 janvier. "Peut-être pas joyeuse, ce n’est pas le mot, mais en tout cas pas sinistre".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte