Attentats à Paris : à Wissembourg, en Alsace, dans les traces de Foued Mohamed Aggad, le troisième kamikaze du Bataclan

Les comparaisons ADN avec des membres de sa famille sont formelles : Foued Mohamed Aggad est bien le troisième kamikaze du commando terroriste qui a sauvagement attaqué le Bataclan le 13 novembre dernier. Son parcours, comme la majorité des jihadistes qui sévissent, passe par la Syrie, où le Français de 23 ans s'était rendu en 2013 avant de rentrer commettre le funeste projet. Avant tout cela, le jeune homme n'avait pourtant alerté personne en Alsace, où il a passé son enfance. 

Foued Mohamed Aggad a grandi à Wissembourg, dans les quartiers HLM avec sa mère, son frère Karim et ses deux sœurs jusqu'en 2013. Christian, leur voisin, se souvient de cette famille tranquille et de ce jeune homme au caractère parfois explosif. "Parfois il piquait des crises, il tapait dans les murs et puis il cassait pas mal de choses. Il était assez renfermé je dirai. À l'intérieur, peut-être un peu de haine envers les gens mais il était toujours comme ça, je ne m'en occupais pas. Il était quand même assez pieux et bien vis à vis de sa mère, je ne m'en suis vraiment jamais soucié", indique-t-il ainsi au micro de RTL. 

Son frère, parti en Syrie avec lui, était rentré en France avant d'être arrêté

Les plus proches amis de Foued, eux, ont du mal à croire que leur ami est devenu ce terroriste. Avant, il sortait, il buvait, il fumait, avait une petite-amie et jouait au foot le dimanche. Du jour au lendemain, en décembre 2013, il a disparu direction la Syrie avec son frère Karim, revenu en mars 2014 avant qu'il ne soit arrêté par la police. Ses amis l'avaient trouvé totalement radicalisé, selon eux, la méchanceté incarnée. Foued lui n'était pas rentré, c'est par un sms reçu de Syrie que sa mère a appris qu'il faisait partie des terroristes du Bataclan. 

C'est d'ailleurs ce sms, envoyé par la femme de Foued Mohamed Aggad, qui a permis aux autorités de procéder à son identification. "Ton fils est mort en martyr avec ses frères le 13 novembre", a ainsi reçu la mère du troisième kamikaze du Bataclan sur son téléphone portable. "La mère de Foued Mohamed-Aggad a reçu ce message fin novembre. Elle m'a immédiatement alertée et nous avons pris contact avec la justice", a déclaré mercredi l'avocate Françoise Cotta. Avant cela, Foued n'avait plus donné de nouvelles à sa mère depuis le mois d'août, selon l'avocate qui a par ailleurs précisé que l'homme de 23 ans avait fait part de son bonheur en Syrie, où il s'était marié et avait eu un enfant.

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29/06/2022 à 14:45 - 01h14