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Attentat à Nice : l'armement des policiers est-il insuffisant ?

L'attaque au camion bélier qui a fait au moins 84 morts à Nice le 14 juillet relance le débat sur l'armement des forces de l'ordre dans ce contexte particulier.

Attentat à Nice : les tirs de la police n'ont pas suffit à faire exploser le par-brise du camion
Crédit : AFP / Anne-Christine Poujoulat
Attentat à Nice : l'armement des policiers est-il insuffisant ?
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Cécile De Sèze
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Un lance-roquettes aurait-il pu arrêter le camion meurtrier à Nice ? C'est en tout cas l'idée qu'a donnée Henri Gaino en réaction à l'attentat qui a fait au moins 84 morts et une centaine de blessés le soir du 14 juillet sur la Promenade des Anglais. Si elle a été largement moquée, la proposition relance néanmoins le débat de l'armement et l'équipement des forces de l'ordre dans ce contexte "de guerre", comme le martèlent nos dirigeants. Pour Pierre Martinet, ancien agent de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure), ça ne fait aucun doute. "Il est plus que temps de mettre les moyens adéquats face à une menace, c'est-à-dire des gens armés comme dans une zone de guerre, des primo intervenants avec des armes longues, et non pas des pistolets de 9 mm et qui tirent 90 cartouches par an", a-t-il déclaré sur l'antenne de RTL.

Un point de vue partagé par Jean-Alphonse Richard, chef du service police justice de RTL. Selon lui, "les dotations en matière d'armement sont aujourd'hui plus du tout adaptées". Même s'il concède "des efforts" depuis les attentats de novembre à Paris et Saint-Denis, les moyens sont toujours insuffisants. On le voit notamment lors de la dernière attaque grâce à un détail remarqué par le spécialiste : alors qu'au moins 20 impacts de balles sont visibles sur le pare-brise du véhicule meurtrier, aucune d'entre elles n'aura réussi à faire exploser la vitre. "C'est dire le faible armement dont disposait les policiers qui ont essayé d'arrêter ce camion", conclut-il.

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Une zone "ultra-sécurisée" qui montre déjà ses failles

Sur place, justement, alors que la zone était décrite comme "ultra-sécurisée", les failles semblent déjà apparaître d'après différents témoignages. Comme celui, notamment, de Michaël Lefebvre, correspondant RTL à Nice, présent lors de l'attaque sur la Promenade des Anglais. "Hier soir, j'ai croisé trois policiers, dont un, je me suis fais la réflexion, n'avait même pas de gilet par-balles, se souvient-il. Je n'ai pas croisé de militaires armés à l'endroit où le feu d'artifice a été tiré et puis ce fameux barrage qui coupait la circulation était assez sommaire finalement : deux fonctionnaires de la police municipale, deux voitures garées en travers de la route et absolument rien sur le trottoir."

Ce fameux barrage qui coupait la circulation était assez sommaire finalement

Michaël Lefebvre, correspondant RTL à Nice

Même son de cloche chez Pierre Martinet pour qui il parait évident que "personne ne peut arrêter le camion" quand il franchit les barrières "parce qu'en face, les policiers sont armés de pistolets de 9 mm qui sont inefficaces face à des gens armés à la kalachnikov". Pour appuyer son propos, l'ancien membre de la DGSE l'illustre avec une image forte et symbolique : celle de la voiture de police qui, le 7 janvier 2015, face aux frères Kouachi à la sortie des locaux de Charlie Hebdo, avait du reculer sous les coups de feu d'un AK-47.

La France, cible prioritaire des attaques terroristes depuis longtemps

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Et ce n'est pas seulement depuis janvier 2015 ou novembre 2015 que la France aurait du se préparer à de telles agressions sur son sol. Selon Pierre Martinet, "le fait que la France soit une cible prioritaire n'est pas nouveau", cela fait des "dizaines d'années" que le pays est sous la menace sans que "rien ne soit pris en compte". Au point où, quand le rapport de la commission d'enquête contre le terrorisme affirmait que la France n'était "pas prête à subir les attaques du 13 novembre", il en est "tombé de sa chaise". 

"Depuis les attentats en janvier 2015, il y a eu 235 morts plus 450 victimes. On nous répète qu'on est en guerre du matin au soir, sauf que pour être dans les rues de Paris en permanence, à Lyon, Marseille, Nice et ailleurs, il n'y a pas de mesures qui sont prises comme dans un pays en guerre", préconise Pierre Martinet. Alors qu'il a une "portée limitée sur la sécurité nationale", d'après la commission, l'état d'urgence a tout de même été prolongé pour une durée de trois mois.

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