Trois ans après les faits, le corps de la petite fille demeure toujours introuvable. Le procès de la mère et de son ex-compagnon, qui avaient fait croire à l'enlèvement de cette fillette de cinq ans avant d'avouer sa mort, s'ouvre ce lundi 14 novembre devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme.
Qu'est-il arrivé à cette petite fille dont le portrait avait été placardé dans tout Clermont-Ferrand ? Où repose son corps, toujours introuvable, malgré plusieurs campagnes de fouilles ? Autant de questions auxquelles les dix jours du procès de Riom devront tenter de répondre pour faire la lumière sur le calvaire subi par Fiona et déterminer les responsabilités respectives dans sa mort.
Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, âgés respectivement de 29 et 35 ans, sont accusés de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans, de non-assistance à personne en danger et de recel ou dissimulation de cadavre. Ils encourent chacun jusqu'à 30 ans de prison.
Le 12 mai 2013, la mère de Fiona avait déclaré sa disparition dans un parc de Clermont-Ferrand, où elle se trouvait avec sa sœur Eva, deux ans. Enceinte d'un troisième enfant, Cécile Bourgeon avait expliqué s'être assoupie et qu'à son réveil, Fiona avait disparu. Un mensonge inventé de toutes pièces qui mobilisera, outre les enquêteurs, de nombreux habitants de Clermont-Ferrand partis à la recherche de l'enfant, émus par la détresse affichée de la jeune femme.
Mais par la suite son attitude calme et détachée intrigue. Dans l'ordinateur du couple sont aussi découvertes des images se rapportant à plusieurs affaires de disparition d'enfant, dont celle de Typhaine, battue à mort par ses parents au même âge que Fiona à Maubeuge, dans le Nord. Interrogés quatre mois plus tard dans un commissariat de Perpignan, leur histoire s'effondre. Le couple, connu pour toxicomanie, avoue le décès de l'enfant, la mère et son compagnon s'accusant mutuellement d'avoir porté les coups mortels.
Ce viol, c’est le point de départ de sa descente aux enfers. À partir de là, elle a perdu pied
Gilles-Jean Portejoie, avocat de Cécile Bourgeon
Si Berkane Makhlouf était connu des services de police avant même cette affaire, la situation de Cécile Bourgeon est encore bien différente. Cette dernière assure avoir été violée quelques mois avant la disparition de Fiona. Son avocat, Gilles-Jean Portejoie, est catégorique dans les colonnes de 20minutes : "Ce viol, c’est le point de départ de sa descente aux enfers. À partir de là, elle a perdu pied".
Mais pour la famille de la petite Fiona, ce procès peut surtout permettre de retrouver le corps de la fillette, tuée à l'âge de 5 ans. C'est ce que souhaite avant tout Nicolas Chafoulais, le père biologique de Fiona : "Je veux savoir où est ma fille. Qu'on nous rende le corps de Fiona, qu'elle ait une sépulture, qu'on lui rende un peu son identité. On espère rendre un peu de dignité, de fierté et surtout d'identité à Fiona", explique-t-il devant le tribunal.
Des associations de protection de l'enfance, qui se sont également portées parties civiles, soulignent que dans l'histoire criminelle récente, c'est la première fois qu'un procès d'assises se déroule sans le corps de l'enfant. Mais les réponses pourraient bien tarder à arriver. Selon les avocats de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, ils sont aujourd'hui encore incapables de savoir précisément où ils ont enterré la petite Fiona, du côté du lac d'Aydat.
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