VIDÉO - Affaire Fiona : deuxième procès pour la mère et le beau-père de la fillette

La mère de Fiona et son ancien compagnon sont de retour au tribunal. Leur procès en appel s'ouvre lundi 9 octobre au Puy-en-Velay (Haute-Loire) pour tenter d'éclaircir le rôle de chacun dans la mort de la fillette de 5 ans. Cette dernière avait été tuée en mai 2013 près de Clermont-Ferrand et enterrée en bordure d'une forêt près du lac d'Aydat. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Cécile Bourgeon, enceinte de son troisième enfant, avait d'abord pleuré l'enlèvement de son enfant dans un parc de Clermont-Ferrand devant les caméras. Avant de reconnaître plusieurs mois plus tard l'avoir fait disparaître avec son compagnon de l'époque, Berkane Maklouf. Elle l'accuse d'avoir maltraité la fillette et donné des coups plus violents que d'habitude la veille du drame.

En raison de manque de preuves, Cécile Bourgeon avait été acquittée par la Cour d'assises du Puy-de-Dôme sous les huées de la foule, du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, le 26 novembre dernier. Elle avait été condamnée à cinq ans de prison en première instance pour quatre délits, dont ceux de "non assistance à personne en danger" et "dénonciation de crime imaginaire", pour avoir élaboré le scénario de la disparition de l'enfant.

Une sanction juste aux dires de Renaud Portejoie, l'avocat de Cécile Bourgeon. "On lui reproche d'avoir menti, de ne pas savoir où se trouve Fiona. En revanche, sur le terrain des coups, il n'y a rien, aucun élément contre Cécile Bourgeon."

J'attends qu'elle parle, qu'elle dise où est ma fille

Nicolas Chafoulais, le père de Fiona

Berkane Makhlouf avait été le plus lourdement sanctionné. Il avait écopé de 20 ans de réclusion criminelle pour l'ensemble des faits, dont des violences contre Fiona. Pour le père de la fillette et son avocat, Me Charles Fribourg, tous les deux sont responsables de sa mort. "Vous avez quand même une mère qui n'a pas protégé sa fille. Ils sont tous les deux responsables de ce qui est arrivé à Fiona. Mais la responsabilité d'une mère m'apparaît moralement et juridiquement supérieure."

Nicolas Chafoulais, le père de la jeune fille, espère, lui aussi, une peine exemplaire. "Cinq ans pour moi, ce n'est pas une peine qu'elle mérite. Au vu de ce qu'ils ont fait tous les deux, j'estime que la peine doit être pareille pour l'un et l'autre. Les deux sont coupables. J'attends qu'elle parle, qu'elle dise où est ma fille, ce qu'ils ont fait exactement. Après, je ne me fais pas d'illusions, je ne pense pas qu'elle soit décidée à parler. Ma conviction, c'est qu'ils savent tous les deux où est Fiona. S'ils ne le disent pas, c'est qu'ils ont quelque chose de plus grave à cacher."

Si la cour confirme la peine de cinq ans de prison, Cécile Bourgeon devrait être libérée dès la fin du procès. La parole de Berkane Makhlouf, qui s'estime "injustement condamné", peut-elle être la clé de ce nouveau procès ? Pour son avocat, si cette nouvelle confrontation est souhaitable, elle peut aussi se transformer en règlement de comptes et "on risque de s'égarer dans la recherche de la vérité", prévient Me Mohamed Khanifar.