En plus des cas de microcéphalie chez les nourrissons, le virus Zika, qui sévit en Amérique du Sud, peut provoquer des troubles neurologiques graves, liés au syndrome de Guillain-Barré. Les chercheurs de l'Institut Pasteur ont lancé l'alerte, en observant ce qui est "la première démonstration d'un lien entre le virus Zika et le syndrome de Guillain-Barré", souligne le professeur Arnaud Fontanet, responsable de l'unité d'Épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut.
L'étude publiée ce mardi 1er mars dans la revue médicale The Lancet, a été réalisée à partir de données recueillies en Polynésie française, où une épidémie Zika, entre octobre 2013 et avril 2014, a touché les deux tiers de la population. "On a retrouvé la présence récente du virus Zika chez 100% des patients atteints de Guillain-Barré" avec des tests sanguins à la recherche d'anticorps et "chez 93% de ces patients, ces anticorps étaient d'apparition récente", constate ainsi le professeur Fontanet.
Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie grave qui provoque des paralysies des membres et, dans 20 à 30 % des cas, une défaillance respiratoire. Dans les pays riches, il entraîne environ 5% de décès. Ce syndrome neurologique rare est observé à la suite d'autres infections virales (grippe, dengue, virus du Nil occidental...) mais également de façon non négligeable, à la suite d'une infection bactérienne (Campylobacter).
Les chercheurs mettent en garde sur les risques de voir les capacités de soins intensifs dépassées, en particulier en dehors des cités urbaines. En Amérique du Sud, on recense déjà plus de 1,5 million de cas au Brésil, plus de 40.000 cas en Colombie, et plusieurs milliers dans les autres pays. "Dans les zones qui vont être touchées par l'épidémie de virus Zika, il faut penser, quand c'est possible, à renforcer les capacités en soins intensifs parce qu'on sait qu'un certain nombre de patients vont développer un SGB et parmi eux, 30% vont en avoir besoin, notamment pour une assistance respiratoire", prévient le professeur Fontanet.
Le scientifique rappelle tout de même qu'une grande majorité des cas d'infection par le virus Zika - contre laquelle il n'existe ni vaccin, ni traitement curatif - est bénigne. Pour l'instant, le syndrome de Guillain-Barré n'a été diagnostiqué "que" chez 42 patients, dont 16 sont passés en réanimation pour avoir une assistance respiratoire. Aucun n'est mort. "Le risque de développer un syndrome de Guillain-Barré a été estimé à 2,4 pour 10.000 infections par le virus Zika", précise Arnaud Fontanet.
D'après les études des chercheurs, la dengue ne jouerait pas non plus de rôle dans le développement du SGB et une infection par la dengue dans le passé n'augmente pas les risques chez les malades du virus Zika. Une crainte qui a été exprimée car les régions touchées par Zika le sont souvent aussi par la dengue.
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