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Tri des déchets : l'UFC-Que choisir tire le signal d'alarme

Pas assez d'ordures recyclées, des citoyens peu informés, des collectes chères et mal gérées... L'association tire à boulets rouges sur la politique de tri des déchets en France.

Tri des déchets : le nouveau logo "Triman"
Crédit : AFP PHOTO/ALAIN JOCARD
La rédaction numérique de RTL & AFP
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À en croire l'UFC-Que choisir, rien ne va dans la politique de recyclage en France. Il y a "une urgence économique et écologique" à revoir l'organisation du tri et du recyclage des déchets ménagers, prévient ce jeudi 23 avril l'association de consommateurs. L'UFC relève que la taxation des ménages n'a cessé de croître, pour un service jugé au final insatisfaisant.

Alors que, de 2008 à 2012, les familles ont vu leur facture croître de 24% (taxe d'enlèvement des ordures et éco-participations), l'organisme souligne que seuls 23% du tonnage des déchets ménagers sont recyclés (hors compost), selon des chiffres Eurostat de 2012. Loin de l'objectif de 50% fixé par l'UE pour 2020, estime l'association dans son étude.

Une politique coûteuse et inefficace

"Cette situation ne peut perdurer : les déchets continuent d'augmenter, et le coût aussi. Il y a une urgence économique et écologique", a assené Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir, lors d'une conférence de presse. Il a relevé que la collecte sélective, celle des déchets pré-triés par les usagers, a crû de 7% entre 2005 et 2011, en kilogrammes par habitant.

"La facture des ménages est de 6,5 milliards d'euros, 400 euros pour un ménage avec 2 enfants ! On a légitimité à s'interroger sur une politique aussi dispendieuse", poursuit-il. "Tout le monde se donne bonne conscience et on renvoie tout vers le consommateur : à lui de choisir ses achats, de recycler, de payer. Certes il faut responsabiliser le consommateur, mais aujourd'hui les outils sont notoirement insuffisants".

Appel à Ségolène Royal

À écouter aussi

"Face à un système désastreux", l'UFC-Que Choisir interpelle les parlementaires chargés de voter la future loi sur la transition énergétique, et la ministre de l'Écologie Ségolène Royal, qui, déjà à ce poste en 1992, avait alors promu une loi sur les déchets.

"En 1992 la ministre de l'Environnement avait fait des déchets un enjeu. Aujourd'hui elle doit finir le travail", tance Alain Bazot.

Parmi les constats, le principe pollueur-payeur "peine à devenir une réalité". Les filières chargées de gérer la fin de vie des produits au nom des fabricants peinent à atteindre leurs objectifs, peu contraignants dans les faits, quand elles en ont, souligne l'UFC. Les contrôles des producteurs eux-mêmes et de leur participation au processus sont également jugés insuffisants.

Pour une administration unique

L'UFC préconise de rationaliser ces filières en créant une autorité administrative unique, pour remplacer les cinq institutions existantes, qui serait capable de contrôler ses acteurs et éventuellement de les sanctionner.

Le mode de calcul des coûts entre les éco-organismes et les collectivités concrètement chargées du ramassage et du tri doit également être revu pour prendre en compte les spécificités des collectivités, pointe l'UFC.

L'un de ces éco-organismes, Éco-Emballages, a réagi jeudi en faisant valoir "les progrès réalisés au cours des 20 dernières années en matière de collecte et de recyclage des déchets d'emballage ménagers".

Les citoyens mal informés

Dans son étude, l'UFC regrette en outre un manque d'information du citoyen. D'une enquête auprès de 632 personnes sur 64 départements, il ressort que 70% ont reçu une information sur le tri, mais pas assez centrée sur les gestes. Manquent aussi les messages de "prévention" pour sensibiliser dès l'acte d'achat.

"Trop de communication mais pas assez d'informations utiles", résume Gérard Quenot, administrateur à l'UFC-Que Choisir. Il cite un sondage BVA de 2012, montrant que les Français sont déjà conscients à 91% de l'utilité du tri. "Il faut plutôt parler des solutions maintenant", dit-il.

Une signalétique confuse

L'UFC est particulièrement sévère à l'égard de la signalétique sur les produits. Elle dénonce une kyrielle de logos dont le fameux "point vert", qui ne signifie en aucun cas que le produit est recyclable.

L'association réclame une information plus parlante sur les produits, commune à tous, permettant d'identifier le niveau de recyclage et les modalités de collecte, et la suppression des "labels superflus voire contreproductifs". 

Depuis janvier, les fabricants doivent apposer un petit pictogramme, le "tri man", informant de la recyclabilité du bien. Sur 80 produits inspectés par l'UFC-Que choisir entre fin mars et début avril, seuls 20% en étaient dotés.

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