La Côte d'Azur et l'Italie menacées par une marée noire

La Côte d'Azur pourrait échapper de peu à une catastrophe environnementale causée par une nappe de pétrole de deux kilomètres de long et 500 mètres de large qui se rapproche de ses plages et de la Riviera italienne.

D'après les autorités italiennes, qui ont lancé l'alerte, le risque de pollution serait écarté, mais tout n'est pas encore sous contrôle. Selon les premières constatations, le pétrole proviendrait d'une raffinerie au nord de Gênes. Après la fuite d'un oléoduc, le week-end dernier, de grandes quantités de brut se sont déversées dans un torrent voisin et n'a pas pu être retenu malgré la digue mise en place par les secours. Alors qu'ils tentaient de pomper le liquide, de fortes pluies ont détruit leur barrage dans la nuit de vendredi à samedi 23 avril. Les autorités portuaires de Gênes et le gouvernement ont affirmé que les barrières flottantes mises en place dans l'embouchure du torrent avaient ensuite été efficaces pour éviter d'autres fuites d'hydrocarbures, mais une partie du pétrole s'était déjà frayée un chemin jusqu'à la Méditerranée.

Plusieurs nappes repérées par les pêcheurs italiens

Le ministre des Transports et des Infrastructures italien, Graziano Delrio a voulu se montrer rassurant : "La situation est délicate mais sous contrôle". D'autres pluies intenses sont annoncées pour samedi soir, mais Gianfranco Benedettil, responsable sécurité de la raffinerie Iplom, ne s'affole pas : "D'un point de vue environnemental, je suis tranquille. Il n'y a pas eu de nouvelles fuites vers la mer", a-t-il déclaré. "Il ne reste plus grand chose dans la Polcevera, le gros du pétrole a été pompé". 

Pourtant, le maire génois, Marco Doria, a précisé que plusieurs petites nappes, en plus de la plus importante, avaient été repérées par des pêcheurs et des gardes-côtes. Et de son côté, la Préfecture maritime de la Méditerranée basée à Toulon a indiqué dans un communiqué avoir "immédiatement ordonné au Centre régional de surveillance et de sauvetage (CROSS) Méditerranée une vigilance renforcée et un suivi des conditions météorologiques dans la zone". En parallèle, "un vol de surveillance maritime a été réalisé par un avion Falcon 50 de la Marine nationale" française. "Ce vol n'a permis de détecter aucune nappe de pollution dans les approches françaises et dans les eaux internationales jusqu'au large de Savone", à l'ouest de Gênes. La zone restera sous surveillance aérienne jusqu'à la semaine prochaine.