Faut-il sortir du nucléaire ?

Pour cette troisième émission, On refait la planète aborde ce mercredi le thème du nucléaire. Florence Cohen et Jean-Louis Étienne posent la question qui fâche à leurs invités : faut-il sortir du nucléaire ? Ils reçoivent Isabelle Jouette, responsable de la communication de la Société française d'énergie nucléaire (SFEN), Jean-Marie Chevalier, économiste spécialiste des questions énergétiques, professeur à l'université de Paris-Dauphine, et Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. La première assure que "le nucléaire est, en France, l'industrie la mieux contrôlée, surveillée et maîtrisée". Pour le militant écologiste, "économiquement, le nucléaire est mort". L'économiste souligne que "l'autorité de sûreté nucléaire est compétente, indépendante et transparente, et c'est très important". 

La question de la fin du nucléaire doit se poser en fonction de critères de sécurité, mais aussi économiques. Quels seraient les impacts sur le développement, et sur notre modèle de société ? En France, où on compte 58 réacteurs, la plus ancienne des centrales, doit fermer d'ici la fin 2016 à Fessenheim, en Alsace. Mais les habitants de la commune et des villages voisins s'inquiètent plus du risque économique que des questions environnementales. Des milliers d'emplois sont menacés. "La fermeture de Fessenheim coûterait 5 milliards d'euros", souligne Jean-Marie Chevalier. 

Au Japon, la plupart des habitants ont peur du nucléaire, après les traumatismes Hiroshima et Nagasaki, et la catastrophe de Fukushima. Mais les intérêts économiques priment. Le pays a déjà déboursé 250 milliards d'euros pour assainir Fukushima. L'archipel norme la consommation énergétique planétaire, après le protocole de Kyoto et les règles post-Fukushima.