C'est tout ce qu'il voulait éviter. Nicolas Sarkozy doit, une nouvelle fois, réconcilier son parti qui ne cesse de connaître des désaccords depuis la guerre des chefs entre Jean-François Copé et François Fillon. Le dernier conflit en date concerne l'élection législative partielle perdue dans le département du Doubs.
Le Front national y est arrivé en tête avec 32,6% des voix, suivi par le Parti socialiste qui a récolté 28,85% et l'UMP (26,54%). À noter que le taux d'abstention était de 60,44%.
À peine les premières estimations tombées, l'UMP est appelée à "prendre ses responsabilités", rappelle le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. En effet, la question du Front républicain s'est rapidement posée aux ténors de l'UMP. Un véritable dilemme pour le parti qui n'a cessé de critiquer la politique mise en place par le gouvernement et souhaite néanmoins faire barrage au Front national.
"À titre personnel, Nicolas Sarkozy est favorable à la stratégie du 'ni-ni'. Il pense que les consignes de vote ne marchent pas et que les électeurs font ce qu'ils veulent. Ceux de droite n'acceptent plus depuis longtemps qu'on leur dise de voter à gauche pour faire barrage au Front national au nom du Front républicain", analyse Jérôme Chapuis, journaliste politique de RTL.
Cette ligne est "celle de l'UMP dans sa majorité. Laurent Wauquiez et Bruno Le Maire y sont favorables", ajoute-t-il. Cependant, Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente du parti, a expliqué qu'elle voterait socialiste si elle était électrice dans le Doubs.
Alain Juppé, qui a l'habitude de garder ses distances avec ce type de débat, s'est prononcé et a choisi d'appeler à voter pour le Parti socialiste lors du second tour de la législative partielle dans le Doubs. De quoi provoquer une nouvelle division au sein de l'UMP.
"En agissant ainsi, l'ancien premier ministre savait qu'il allumerait le feu car Nicolas Sarkozy avait une position différente. Néanmoins, il ne voulait pas jouer le Ponce Pilate, et s'en laver les mains", estime l'éditorialiste Alain Duhamel.
Le candidat à la primaire du parti pour 2017 a expliqué que "désormais, notre principal adversaire est le Front national. Il est en train de devenir le premier parti de France et l'hypothèse de son accession aux responsabilités n'est pas complètement farfelue". Cependant, le maire de Bordeaux a balayé l'idée d'un front républicain avec le Parti socialiste. "Nous combattons leur politique depuis deux ans", explique-t-il sur son blog.
Les déclarations des ténors du parti s'enchaînent et donnent l'impression d'un "véritable carnage"au sein du parti, note Vanessa Schneider. "Tu ferais mieux de sortir un peu de Paris !", a ainsi balancé une députée à Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait dit la veille qu'elle préférerait voter pour le Parti socialiste plutôt que pour le Front national.
Dominique Bussereau, également partisan d'un front républicain en vue du second tour de la législative partielle dans le Doubs, s'est fait traiter "d'Udéiste". La réponse de l'ancien ministre des Transports a été sèche : "Connard !"
En plein débat à l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est envolé pour Abou Dabi pour participer à une conférence rémunérée. L'UMP tente encore de se remettre de la défaite dans le Doubs. "Le chef du parti s'envole vers des cieux plus cléments et se rend à Abou Dabi pour une conférence très privée... et surtout très rémunérée", écrit Marianne, sans préciser le montant de cette rémunération.
Après l'élimination dimanche du candidat UMP au premier tour de la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, la cacophonie s'est installée à l'UMP. Au final, après une nouvelle journée de fortes tensions, le Bureau politique de l'UMP a opté de justesse pour le "ni-ni", contre l'avis de Nicolas Sarkozy, jusque-là ardent défenseur de ce "ni-ni" mais désormais partisan d'une inflexion en appelant clairement à faire barrage au Front national.
Au moment où François Hollande souhaite réaffirmer son rôle de président, Nicolas Sarkozy "a vu son autorité faiblir et la polémique entraînée par sa conférence de presse rémunérée à Abou Dabi n'a fait qu'empirer la situation. Cependant, la conférence de presse de Nicolas Sarkozy à Abou Dabi n'a rien de clandestin ou d'illégal, mais elle apparaît comme saugrenue et déplacée", estime l'éditorialiste Alain Duhamel.
Mais pour les fidèles de l'ancien président de la République, "Nicolas Sarkozy n'a pas caché sa sortie (...)Tous les anciens chefs d'État dans le monde parcourent la planète pour faire des conférences. Cela pose un problème pour une seule personne, Nicolas Sarkozy. Non seulement ce n'est pas un problème, mais c'est une bonne chose pour la France", explique Luc Chatel.
Désormais, Nicolas Sarkozy doit tenter de renouer le dialogue au sein de son parti. L'objectif est de mettre du "baume au cœur des militants après cette semaine éprouvante à l'UMP. Ce devait être à l'origine le point d'orgue de la reprise en main du parti par Nicolas Sarkozy. Cependant, la défaite dans le Doubs et ses conséquences ont gâché la fête", analyse Elizabeth Martichoux, chef du service politique de RTL.
Nicolas Sarkozy n'a plus qu'une obsession : voir la famille réunie, apparaître comme le pivot réconciliateur de l'UMP et éviter les sujets qui fâchent. Pas de propositions prévues, l'UMP s'en tiendra de manière plus consensuelle à un diagnostic de la crise.
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