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Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice, était l'invité de RTL mercredi 6 avril 2016
Crédit : Romain Boé / Sipa Press / RTL
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Comment l'ex-directeur de l'école primaire de Villefontaine (Isère), mis en examen pour des faits de viol et agression sexuelle sur une soixantaine d'enfants, a-t-il pu se suicider en prison ? Au lendemain du drame, survenu mardi 5 avril, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas explique au micro de RTL avoir "lancé une enquête administrative". Mais avant même les conclusions de cette investigation, les syndicats de l'administration pénitentiaire imputent la faute aux rondes de surveillants supprimées à cause du manque de personnel. "Normalement, il doit y avoir quatre rondes. Est-ce qu'elles ont été effectuées ? Il y avait-il effectivement un problème de personnel ? C'est plausible", reconnaît le garde des Sceaux.
Ce suicide rappelle donc que l'administration pénitentiaire doit travailler en sous-effectif alors que la surpopulation carcérale ne cesse de progresser. "On a des prisons suroccupées et on a des personnels qui sont en souffrance. Il y a beaucoup de pression", ajoute Jean-Jacques Urvoas en précisant que l'État fait "de vrais efforts" en matière de recrutement.
Incarcéré à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas dans l'attente d'un procès, le directeur d'école a utilisé le drap mis à sa disposition dans sa cellule pour se pendre. N'y a-t-il donc pas eu une négligence de sécurité, étant donné que l'homme avait déjà tenté de se suicider ? "Mon rôle n'est pas d'être un commentateur", prévient Jean-Jacques Urvoas qui rappelle que les suicides en prison sont un "fléau" et qu'une étude de l'Institut national d'études démographiques établissait "qu'on se suicide 7 fois plus en prison qu'en dehors".
Pour prévenir les suicides, une panoplie de mesures existent pourtant, comme le détaille le ministre : "Il y a aujourd'hui 144 cellules lisses dans lesquelles il n'y a aucune capacité de pendre, puisque la pendaison est le phénomène le plus utilisé. Il y a des couvertures et des draps indéchirables et l'administration pénitentiaire a installé un système de codétenus de façon à ce qu'il y ait une surveillance. Mais dans le cas présent, la personne était détenue pour des faits qui n'amènent pas le fait qu'il puisse partager sa cellule avec un autre détenu. Il aurait probablement eu un péril (pour sa vie, ndlr). Moi, j'ai la responsabilité comme ministre de la Justice de garantir le droit à la vie car cette personne devait rendre des comptes à la société et aux victimes".
Malgré tout, Jean-Jacques Urvoas se montre très pragmatique. "L'évident je m'en méfie toujours. Quand quelqu'un veut se suicider, vous pouvez prendre toutes les mesures, il finira par le faire avec n'importe quel moyen", conclut-il en assurant que "l'État défendra ses positions" face aux victimes qui pourraient porter plainte contre l'administration.
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