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Retour de Nicolas Sarkozy : pourquoi Alain Juppé est son rival le plus crédible
DÉCRYPTAGE - Candidat annoncé à la primaire à droite de 2016, le maire de Bordeaux se prépare à affronter Nicolas Sarkozy depuis de longues semaines.
Le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé, ici le 8 mars 2014.
Crédit : AFP / GAIZKA IROZ
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Même s'il aura dépassé les 70 ans au moment de l'élection suprême (il soufflera ses 72 bougies en août 2017), Alain Juppé est sûr de sa force. Chaque sondage qui paraît le conforte un peu plus dans son sentiment : il est le seul, à droite, à pouvoir contrer Nicolas Sarkozy.
Dans un sondage Ifop pour Paris Match paru le 11 septembre, le maire de Bordeaux récoltait 66% d'opinions favorables chez les Français, le meilleur score toutes personnalités confondues, et surtout bien plus que Nicolas Sarkozy, coincé à 43%.
Le plus à même de rassembler
Une vague qu'Alain Juppé a sentie depuis longtemps. Le 20 août, il se déclarait ainsi candidat à la primaire, un moyen d'imposer ce scrutin comme juge de paix au sein du parti.
Sa force principale, une capacité à rassembler sans égale à l'UMP. De la droite la plus dure aux centristes, Alain Juppé peut séduire. Pour preuve, cette déclaration récente de François Bayrou : "J'ai pour Alain Juppé beaucoup d'estime, c'est quelqu'un qui peut faire du bien au pays". Or le centre, voici ce qui peut à coup sûr faire basculer une élection présidentielle.
Figure historique de l'opposition au Front national, rare membre de l'UMP à même de convaincre à gauche, toutes les conditions sont réunies pour lui. "C'est le moment de Juppé, son caractère correspond à l'aspiration du peuple, aux besoins du pays", confirme Benoist Apparu, cité par le site de France Télévisions.
Pas encore lancé vers 2017
Alain Juppé, c'est aussi ce personnage "droit dans ses bottes" qui rassure, notamment sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, il reste l'un des rares hommes politiques dont le nom est régulièrement accolé à des adjectifs laudatifs, à bénéficier d'une aura intacte à une époque où la stature de la classe politique s'effrite jour après jour.
Pour autant, le candidat Juppé n'est pas encore totalement lancé vers 2017, parce qu'il n'est pas encore temps, répondront ses soutiens. S'il ne vise pas la présidence du parti, ce qui peut expliquer son retrait relatif, trop peu d'élément de programme ont pour l'instant filtré.
Loin de l'attention médiatique
Au point que les soutiens de Nicolas Sarkozy ne cessent de dénigrer le principal concurrent de l'ancien président. Nombre d'entre eux raillent une popularité biaisée par l'âge d'Alain Juppé et une absence médiatique écrasante. Pour preuve : une déclaration de candidature pour la primaire à droite de 2016 effectuée sur son blog, loin du feu des projecteurs.
Et ce sentiment qui prend corps au vu du faible nombre de parlementaires officiellement ralliés au camp Juppé. Pour l'instant, rares sont ceux qui assument pleinement un soutien au maire de Bordeaux : à l'exception de Benoist Apparu et Hervé Gaymard, le maire de Bordeaux reste pour l'instant isolé. Mais d'ici à 2016, Alain Juppé doit se dire qu'il a encore le temps de rassembler.
