Y aurait-il deux Manuel Valls ? Celui qui a occupé le poste de premier ministre et celui qui est candidat à la primaire de la gauche ? C'est en tout cas la distance que tente de marquer le candidat qui multiplie les petites sorties médiatiques à quelques semaines du premier tour du scrutin qui se déroulera, le 22 janvier prochain. Il a ainsi choisi le dernier jour de dépôt de candidature pour affirmer connaître "parfaitement les effets pervers" du 49.3. "Son utilisation est devenue dépassée et apparaît comme brutale. Je proposerai, hors texte budgétaire (...) de supprimer purement et simplement le 49.3", expliquait-il à l'antenne de France Inter.
Cette déclaration contredit son mandat à la tête du gouvernement, période durant laquelle il y a eu recours six fois. Celui qui veut incarner une candidature "de la conciliation et de la réconciliation" souhaite se placer sur le créneau de l'anti-système tout en assumant le bilan du quinquennat. Une option crédible ?
"Ma candidature est une révolte", affirmait haut et fort Manuel Valls dans Le Parisien, le 11 décembre dernier. L'ancien premier ministre veut contrer les pronostic qui prédisent une victoire de la droite et une montée en puissance de l'extrême droite. "La gauche peut se réveiller, retrouver l'espoir. La gauche est challenger dans cette élection. Mais, moi, je crois que nous pouvons gagner", assurait-il. Depuis son entrée en campagne, Manuel Valls souhaite incarner le rassemblement.
L'ancien maire d'Evry tente alors la stratégie du dédoublement. Exit le premier ministre, place au candidat. Face aux critiques, il répond aux journalistes : "Vous voulez m'enfermer dans l'alternative : il est clivant, donc il ne rassemble pas. Il n'est plus clivant, donc il n'est plus Valls. J'ai la volonté de parler vrai, de faire avancer le pays. En devenant candidat, j'ai une mission, je dois me dépasser", rapporte Franceinfo.
Je vois ce qu'il veut dire mais c'est impossible à porter pour lui
Un membre du gouvernement à "Libération"
La phrase qui marquera vraiment le coup sera celle sur le 49.3. Son entourage réfute toutefois l'idée d'une stratégie de communication. "Dans une campagne qui manquait de thème, de la même manière qu'un Nicolas Sarkozy, il balance sa proposition au milieu de la pièce et oblige tout le monde à se positionner par rapport à lui, à imposer le ton", explique ses proches au Figaro. "Valls veut être central alors qu’il incarne à lui seul la fracture des gauches durant le quinquennat. C’est une mission absolument impossible", juge l'entourage de ses concurrents à la primaire, dans Le Monde. Au sein du gouvernement, la stratégie ne trouve pas son public. Dans les colonnes de Libération, un membre du gouvernement explique : "Je vois ce qu'il veut dire mais c'est impossible à porter pour lui".
Mais Manuel Valls met surtout en avant le fait qu'en 2008, il avait co-signé avec Arnaud Montebourg "un amendement lors de la réforme de la Constitution engagée par Nicolas Sarkozy, proposant déjà la suppression du 49.3", explique Libération.
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