Montebourg : "Fillon fait des propositions extrêmement dures et brutales"

À quelques heures du débat de l'entre-deux-tours de la primaire de la droite, Arnaud Montebourg s'alarme des "propositions extrêmement dures et brutales" de François Fillon. Au micro de RTL, jeudi 24 novembre, le candidat à la primaire socialiste estime que les Français devraient "s'inquiéter" de la "radicalité" de l'ancien Premier ministre : "Lui-même assume sa radicalité, son admiration pour Mme Thatcher. Comme dirait Alain Juppé, il y a une forme de brutalité sociale dans les choix du candidat François Fillon".

Pour l'ex-ministre socialiste, François Fillon représente "la défense quasiment exclusive, presque idéologique, des classes supérieures". Il prend notamment en exemple la proposition de supprimer l'ISF. "La fin de l'impôt sur la fortune, c'est un cadeau de cinq milliards pour 340.000 foyers fiscaux, c'est-à-dire 1% de nos compatriotes les plus aisés et les plus riches".

"On ne sort jamais de la crise par l'austérité"

Arnaud Montebourg propose quant à lui une baisse d'impôt de dix milliards d'euros "pour ceux qui ont des fins de mois difficiles". Il souhaite notamment s'attaquer à la contribution sociale généralisée (CSG), directement prélevée sur les fiches de paie. "Je propose que la CSG baisse pour ces personnes qui sont en situation de ne gagner que difficilement leur vie, de manière à retrouver l'oxygène dont ils ont été privés", explique-t-il.

Sans manquer de rappeler que François Fillon a "fait partie d'un quinquennat qui a laissé un million de chômeurs de plus derrière", le chantre du Made in France critique par ailleurs les mesures d'austérité voulues par le rival d'Alain Juppé : "La hausse de la TVA, c'est du pouvoir d'achat en moins pour les classes populaires. La fin des 35 heures, c'est du pouvoir d'achat en moins pour ceux qui obtiennent des majorations d'heures supplémentaires". Quant aux économies de 100 milliards d'euros dans les dépenses publiques, Arnaud Montebourg y voit un nouveau coup porté aux classes moyennes. "Le service public, c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas. C'est un bien commun et collectif. Le laisser s'effondrer à la Margaret Thatcher est extrêmement destructeur".

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Pour Arnaud Montebourg, les mesures de François Fillon vont à l'encontre des "lois de l'économie mondiale". Il cite ainsi Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001 : "On ne sort jamais de la crise par l'austérité. (...) Avec 100 milliards de coupe budgétaire, vous allez achever l'économie. Avec des hausses d'impôts sur les classes moyennes et des baisses d'impôts pour les plus riches, vous allez couler l'économie".