Il se dit "Européen convaincu" mais prône une refonte totale du rôle de la France dans l'Union européenne. Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, était l'invité du Grand Jury de RTL, LCI et Le Figaro de ce 6 novembre. L'ancien ministre tacle les politiques mises en place par François Hollande comme par Nicolas Sarkozy, notamment à l'égard de l'Union européenne. "Ils n'étaient pas prêts à payer le prix d'un blocage des institutions européennes. Je suis prêt à payer ce prix, et les Français aussi avec moi", a-t-il déclaré.
Très critique à l'égard de l'Europe telle qu'elle fonctionne, synonyme pour lui d'austérité, l'ancien ministre refuse pourtant de la quitter. "Je n'irai pas jusque-là. Je suis un européen convaincu. La France a besoin d'union et d'unité européenne pour peser dans le monde". Toutefois, Arnaud Montebourg nuance. Selon lui, l'État "ne peut plus subir aujourd'hui des atteintes à ses intérêts vitaux auxquels l'Union européenne, dans sa construction actuelle, porte atteinte. "Nous ne pouvons plus accepter ce qui s'est passé pendant dix ans. La France défendra ses intérêts", affirme Arnaud Montebourg, évoquant le blocage du processus européen par De Gaulle, alors inspiré par la politique de la chaise vide.
L'Europe n'est pas allemande.
Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche
L'ancien ministre du Redressement productif mise sur des alliés "nombreux". "Espagnols, Italiens, Portugais, combien sont-ils à avoir protesté sur la façon dont l'Europe aujourd'hui dysfonctionne ?", poursuit l'ancien ministre de l'Économie, convaincu qu'un nouvel élan européen sera suivi par de nombreux déçus. Celui-ci dénonce une "austérité obsessionnelle" et un "libre-échange à tout-va", libre-échange qu'il considère comme "une politique stupide de l'Union européenne quand toutes les autres puissances sont ultra-protectionnistes". "Nous sommes les naïfs du village mondial", affirme-t-il, reprenant une expression qu'il martèle depuis de nombreuses années.
"L'Europe n'est pas allemande, elle est composite - l'Allemagne est européenne", rappelle-t-il, pour défendre l'importance de la France au sein de l'Union européenne. "La France a des choses à dire et à apporter, il y aura une discussion sérieuse". Parmi les priorités d'Arnaud Montebourg : faire en sorte que le discours du Bourget de François Hollande "trouve un corps, une consistance", tandis que ce dernier l'a, selon lui, "abandonné quelques semaines après" l'avoir prononcé.
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