Le Front national est à son tour emporté dans les querelles de courant. Après Marine Le Pen le week-end dernier, c'est son compagnon Louis Aliot qui a appelé lundi 12 décembre à en finir avec ces "bêtises". Il minimise un peu beaucoup. C'est comme tenter d'éteindre un incendie à la petite cuillère. Louis Aliot parle de "bêtises". Marine le Pen, lors de son Grand Jury sur RTL, évoquait elle des "chicayas" et des "bisbilles". Elle avait auparavant qualifié cet affrontement de "petites frictions". L'un des cadres du FN allait même jusqu'à parler d'un simple problème "d'immaturité" de la part de la nièce et du bras droit de Marine Le Pen. Rien de grave en somme. Une sorte de crise d'adolescence.
Sauf que non ! Parce c'est bien la première fois que Marion Maréchal-Le Pen refuse de faire profil bas. C'est bien la première fois que la petite-fille de Jean-Marie Le Pen se rebelle. Jusque-là, elle jouait sa partition sans franchir la ligne jaune. Désormais, elle pointe publiquement un problème de gouvernance au FN. Le débat sur l'avortement apparaît presque comme un prétexte, pour dire qu'en réalité le Front national est coupé en deux.
Avec d'un côté, ceux comme Florian Philippot qui sont sur une ligne plus "sociale" économiquement et plus libérale sur un plan sociétal, représentant le FN du Nord qui a conquis les électeurs de gauche ; et de l'autre, ceux qui, comme Marion Maréchal-Le Pen, sont partisans d'une ligne plus conservatrice sur le plan des valeurs et plus libérale économiquement. C'est le FN du Sud qui concurrence la droite. La nièce dit ouvertement à sa tante qu'elle a choisi désormais de dire haut et fort qu'elle représente ce segment, et qu'il faut le prendre en compte.
Marine Le Pen, pour la première fois de sa vie, essaie de faire du Hollande. Elle essaie de faire la synthèse entre Marion Maréchal et Florian Philippot. Mais ce n'est pas gagné. C'est pour cela qu'elle est impatiente d'entrer en campagne, de laisser derrière elle ce conflit, et de tenter de rabibocher les uns et les autres.
Pour cela, Marine le Pen mise sur deux cibles. D'abord, François Fillon - le "candidat des cols blancs", comme on l'appelle au FN -, qu'elle va attaquer sur son programme économique qu'elle juge trop dur, trop radical, pas assez tourné vers les classes populaires, ce qui réjouira son bras droit Florian Philippot.
Deuxième cible : les déçus du sarkozysme, ceux qui sont parfois tenté par le FN version Jean-Marie et Marion, et qui pourraient tomber dans l'escarcelle de Fillon. À ceux-là, Marine Le Pen va proposer de réhabiliter la "valeur travail", qui avait fait le succès de l'ancien Président en 2007. La "valeur travail", par opposition à l'assistanat, pour séduire les classes moyennes, les artisans et les commerçants. Ce qui ne devrait pas déplaire à Marion Maréchal-Le Pen.
Marine Le Pen espère contenir ainsi la fracture qui est apparue au grand jour. Mais elle sait qu'en cas de défaite, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen et son numéro deux ont déjà pris date pour l'avenir.
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