Pendant que François Fillon se trouve dans une tempête politico-médiatico-judiciaire pour les soupçons d'emplois fictifs pesant sur sa femme Penelope, le nouveau candidat favori des sondages doit-il s'inquiéter de vents glaciaux venus de Moscou ? En ce début de mois de février, Emmanuel Macron commence à faire l'objet d'un intérêt tout particulier de médias russes, notamment de Sputnik News et Russia Today, dont les liens ténus avec le Kremlin et plus précisément Vladimir Poutine posent question sur leur crédibilité. Ces deux médias ont d'ailleurs été cités dans un récent rapport du Parlement européen concernant la "guerre de désinformation et de propagande russe".
Une attention qui, aux lendemains des soupçons d'ingérence du Kremlin dans l'élection américaine, intrigue. "Les médias russes colportent des rumeurs dans l'élection française", estime même le Washington Post. Comme le souligne Le Temps, le pouvoir russe verrait plutôt d'un bon œil une victoire de François Fillon ou de Marine Le Pen, deux candidats aux tendances russophiles.
Dans un premier temps, le 3 février dernier, c'est une sortie du fondateur de WikiLeaks dans le journal Izvestia qui a été très remarquée. Julian Assange affirme dans ces colonnes être en possession de données remarquables sur l'ancien ministre de l'Économie. "Nous possédons des informations intéressantes concernant l'un des candidats à la présidence française, Emmanuel Macron", dit-il dans des propos rapportés par Sputnik News. Ces éléments proviendraient du piratage russe des mails de Hillary Clinton et de John Podesta, qui était son directeur de campagne. Sans donner plus de détails sur la pertinence, l'importance ou la teneur des informations qu'il détient, Julian Assange ne manque pas moins de rappeler le potentiel explosif qu'ont généralement ses publications : "Le monde entier a été enthousiasmé par nos publications sur les candidats".
En cas de révélations, il ne s'agirait pas de la première fuite de documents confidentiels américains évoquant le nom d'Emmanuel Macron. Le 8 novembre dernier, WikiLeaks dévoilait un échange datant d'août 2015 entre Hillary Clinton et John Podesta au sujet de l'organisation d'un dîner avec Emmanuel Macron, à l'époque ministre de l'Économie. Il était aussi question d'une table ronde organisée par le premier ministre Manuel Valls, pour discuter du "défi de la globalisation de l'économie et du développement technologique" mais aussi du "développement d'un récit économique et fructueux pour contrer la droite et les populistes de la gauche". Emmanuel Macron devait y assister, tout comme une trentaine de personnalités politiques du monde entier.
Pour Izvestia, il ne fait aucun doute que Julian Assange "va jeter de l'huile sur le feu de la campagne présidentielle en France", si l'on en croit le titre donné à l'interview. C'est aussi en substance ce qu'indique un tweet remarqué d'un journaliste travaillant pour le compte de la BBC. "C'est peut-être une coïncidence mais il est amusant que Julian Assange obtienne des fuites de mails qui nuisent aux candidats auxquels Moscou est opposé. Désormais, c'est au tour de Macron". À ces assertions, repérées par la déclinaison française de Russia Today, WikiLeaks a tenu à se défendre, en assurant avoir "tweeté des infos sur tous les candidats". En effet, des milliers de documents mentionnant notamment les noms de Marine Le Pen ou encore François Fillon.
Dans un second temps, le 4 février, Sputnik a publié une interview du député Nicolas Dhuicq (LR) qui lance de lourdes allégations à l'encontre d'Emmanuel Macron. L'élu de l'Aube rappelle dans un premier temps le passé du candidat à la banque Rotschild puis évoque un possible rôle "d'agent du grand système américain financier". Pour étayer son propos, il explique : "En analysant ses réformes, tout le monde peut constater qu'il est attiré par la globalisation et l'ouverture du marché. Il supporte ouvertement l'idée du libre-échange. De plus, en tant que ministre de l'Économie, il a facilité la vente de grandes compagnies français à des entités américaines".
Plus troublant, Nicolas Dhuicq évoque des "détails controversés" sur la vie personnelle d'Emmanuel Macron qui devraient être "bientôt" rendus publics. Il se lance dans un sous-entendu à peine voilé sur sa vie privée : "Macron est un homme appelé 'chouchou' ou 'chéri' des médias français, qui sont détenus par seulement très peu de personnes, comme nous le savons. L'un de ceux qui le soutient est le célèbre businessman Pierre Bergé, un partenaire commercial et compagnon de longue-date d'Yves Saint Laurent, qui est ouvertement homosexuel et appuie le mariage gay. Il y a un riche lobby gay derrière lui. Tout est dit".
Face à la propagation de telles rumeurs sur sa sexualité, Emmanuel Macron a décidé lundi 6 février de lancer ouvertement un démenti à l'adresse de journalistes réunis dans une soirée de militants de son mouvement "En Marche !" à Paris. "Vous entendrez des choses, que je suis duplice, que j'ai une vie cachée. C'est désagréable pour Brigitte (sa femme, ndlr) qui se demande comment je fais physiquement", a-t-il notamment déclaré sur un ton léger, comme le rapporte L'Express.
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