La droite a encore vécu une drôle de journée lundi 6 mars. Après le forfait d'Alain Juppé, le comité politique des Républicains a finalement renouvelé son soutien à François Fillon dans la soirée. C'est reparti comme en 40 ? Plaisanterie ! Le cabinet du psychanalyste est plein. Vous avez un François Filon en plein déni, qui refuse de voir la plaie béante dans son camp et qui attend la confirmation des électeurs. Vous avez un Nicolas Sarkozy dans la toute-puissance, qui a beau avoir pris sa retraite, et qui ne supporte pas de ne plus être aux commandes. Vous avez un Alain Juppé orgueilleux, qui voudrait que tout le monde l'aime et qui ne comprend pas qu'on ne lui déroule pas le tapis rouge…
Résultat : trois échecs, en trois névroses plutôt, entre un Sarkozy qui a empêché Juppé pour placer ses amis, un Fillon empêché puis repêché (jusqu'à quand ?) et un Juppé qui s'est empêché lui-même. La grandeur de la droite dans toute sa splendeur.
Dans la sortie d'Alain Juppé, ce que l'on a surtout retenu c'est son amertume, son aigreur, sa tristesse, sa fierté blessée. Certes il y avait de la lucidité, du réalisme.
Mais comme dit l'un de ses proches : "Chez Juppé, il y a toujours de l'orgueil, de la peur et du devoir. Lundi, il lui a manqué le devoir". Pire encore : c'était comme si la Terre entière l'avait rejeté. "Vous ne me méritez pas" : voilà ce qu'il a dit en fait. On aurait cru entendre Jospin en 2002 !
La vérité, c'est que ni Nicolas Sarkozy ni François Fillon n'en voulaient. Ils se sont arrangés chacun de leur côté pour s'en débarrasser. Et on peut comprendre alors qu'après une semaine de danse des canards, Alain Juppé ait préféré tirer sa révérence. Mais tout cela laissera des traces.
Il aura fallu une bonne dose d'hypocrisie aux Républicains pour déclarer hier soir que le "débat était clos". Gérard Larcher, qui était favorable à un retrait de François Fillon, a estimé qu'il n'était plus question de "plan B". Comment peut-on dire un jour qu'il n'est pas possible d'avoir un candidat mis en examen, et considérer que ce n'est plus un problème cinq jours plus tard ? Ce qui était un sujet éminemment éthique et moral a finalement fait pschitt !
Comment peut-on continuer à faire campagne ensemble en considérant les partisans du candidat Fillon comme des "radicalisés" et les amis d'Alain Juppé, et ceux de l'UDI comme des "socialo-centristes" ? Suite au prochain épisode, au prochain psychodrame.
On ne peut conclure sans dévoiler le tweet que François Fillon a publié lundi soir, sans doute avant d'aller se coucher : "Bon anniversaire aux sauveteurs en mer qui fêtent leur 50 ans. Des marins héroïques et solides dans la tempête". Encore une histoire de psychanalyse !
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