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Les lieux de l'arrestation à Marseille, le 18 avril 2017
Crédit : boris HORVAT / AFP
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La campagne présidentielle est sous haute protection après l'arrestation de deux terroristes présumés à Marseille qui s'apprêtaient à passer à l'acte. Cette menace a un impact sur la sécurité des candidats, mais pas tellement sur leur comportement. Chacun l'a évoqué bien sûr, mais il n'y a pas vraiment eu de polémique. Il y a même eu assez peu (honnêtement) de récupération. Et même Marine Le Pen, qui disait "avec moi il n'y aurait pas eu Merah, ni le Bataclan", a fini par mettre un peu d'eau dans son vin en disant qu'en "matière de terrorisme, le risque zéro n'existe pas".
Il faut se méfier de ce que l'on peut dire tant qu'on n'a pas exercé le pouvoir. Parce que tous ceux qui l'ont exercé, partout dans le monde, le savent : en matière de terrorisme, il y a cette citation classique : "Vous avez beau faire 100% d'effort, il n'y a jamais 100% de réussite".
Pour revenir au comportement des candidats, s'il n'y a pas a eu une forme d'union nationale, il y a eu un comportement assez digne finalement. Cela s'explique parce qu'il n'y a pas eu d'attentat perpétré en réalité (il a été déjoué). Et parce que c'est avant tout un succès des services de renseignements et de sécurité qui ont empêché un attentat. Et aussi un succès de l'état d'urgence, qui a été tant critiqué par Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud. Si on a évité cet attentat, c'est quand même grâce à une perquisition administrative autorisée par l'état d'urgence.
Ces arrestation et cette menace renouvelée peuvent-elles bouleverser ou interférer sur la fin de la campagne ? Il est évident qu'il y a un retour au réel assez brutal, un rappel à la réalité. Cela remet dans le débat des questions laissées de côté par les candidats et qui intéressent les Français. C'est vrai que compte tenu du haut niveau de risque, le terrorisme n'a pas été un sujet prioritaire.
Il est évident qu'il y a un retour au réel assez brutal, un rappel à la réalité
Alba Ventura
Surtout, il n'a pas toujours apporté les bonnes réponses. Il ne suffit pas de dire qu'on va ajouter des policiers, que l'on va renvoyer les djihadistes chez eux quand certains sont français, ou que l'on va enfermer tous les fichés S quand on voit que le tueur de Nice n'était pas fiché S. Les candidats vont devoir prendre en compte ces questions. Il est fort à parier qu'elles seront abordées ce jeudi 20 avril au soir sur France 2 avec l'ensemble des candidats.
Peut-il y avoir un impact sur le scrutin lui-même ? C'est très difficile de le dire. Cela peut participer à imprimer un climat sur cette fin de campagne, parce que cela agit comme une piqûre de rappel pour les Français, et cela réactive les derniers attentats de Londres ou de Stockholm. Mais on ne peut pas dire si ça déplacera des votes ou pas, si ça jouera sur la participation, si certains vont être dissuader d'aller voter ou au contraire pousser à aller voter. Cela peut, en revanche, déplacer le débat sur des thèmes régaliens : la sécurité, la justice. Donc des thèmes plus classiquement de droite.
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