La rentrée politique s'amorce et déjà cinq socialistes sont candidats à la primaire de la gauche : Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias. De son côté, Arnaud Montebourg a dissipé le doute quant à sa candidature en annonçant sa participation à l'élection présidentielle. Cependant, l'ancien ministre de l'Économie fait durer le suspense sur sa présence à la primaire de la gauche. Sa participation dépendra des conditions du scrutin : "Nous demandons les mêmes conditions que 2011 : 10.000 bureaux de vote, une neutralité du Parti socialiste, qui n'a pas à se prononcer pour tel candidat ou tel autre mais qui organise le débat. C'est tout ce que l'on demande".
Ainsi, la riposte face à une potentielle candidature de François Hollande s'organise. Idem dans les autres partis à gauche. Jean-Luc Mélenchon, qui a été l'un des premiers à se lancer dans la course, estime que "l'intérêt général doit prévaloir aujourd'hui". Face à cette multiplication des candidats, les frondeurs souhaitent peser sur le débat. Christian Paul, le chef de file des frondeurs, le clame haut et fort : "Notre enjeu est de gagner la primaire".
Pour l'instant, le député de la Nièvre souhaite établir et rendre "crédible l'alternance à gauche". "La réforme constitutionnelle et la loi Travail ont marqué la défaite politique d'une partie de la gauche qui est menacée d'effacement pour 2017. L'objectif est d'aller, étape par étape, vers une candidature commune", confie-t-il à RTL.fr. Ses détracteurs ironisent sur le nombre de candidats et la dilution du message des frondeurs. Pour Christian Paul, le nombre de candidats est un "avantage" car il renforce "le dialogue et le débat" et donc la diffusion des idées.
Dans une tribune parue dans Libération ce jeudi 25 août, le député invite à "tourner la page. Oser le faire, c'est en finir avec la pensée unique et pesante à la 'gauche au pouvoir' : il n'y a pas d'autre politique économique, pas de modernité à construire hors de l'influence néolibérale, et le front principal s'est déplacé de l'économie et de la société vers l'identité et la sécurité. Quatre défaites électorales majeures, sans précédents depuis la création du PS en 1971, n'ont pas entamé ces certitudes paresseuses".
Les possibilités sont donc multiples pour les fondeurs à l'approche de la présidentielle de 2017. Christian Paul rejoint ainsi Arnaud Montebourg concernant ses propositions vis-à-vis de l'Europe. L'ancien ministre du Redressement productif a expliqué, dans son discours à Frangy-en-Bresse, vouloir mettre en place l'attribution pendant huit ans de "80% des marchés publics des collectivités locales, de l'État, de ses hôpitaux", aux PME françaises. Il reconnaît que cette mesure déplaira à Bruxelles et ses principes de "concurrence libre et non faussée".
Mais Arnaud Montebourg l'assure : "Nous assumerons les sanctions". Une mesure qui semble séduire Christian Paul, qui indique qu'il est nécessaire de "revoir les règles en Europe". Autre proposition faite par Arnaud Montebourg : le rétablissement du "service national, civil et militaire". Une "mesure importante qui va dans le bon sens", selon le député de la Nièvre.
Candidat déclaré quelques jours avant Arnaud Montebourg, Benoît Hamon propose quant à lui une réduction du temps de travail. "Notre modèle de développement est dépassé, on court derrière un demi-point de croissance et on lui sacrifie le Code du travail et nos modèles sociaux", explique-t-il, avant d'ajouter : "Je pense que le travail, c'est important, et j'ai lutté pour faire reconnaître le burn-out mais il faut reprendre la marche vers la réduction du temps de travail à la fois pour le bien-être au travail et pour la réduction du chômage. En raison de la révolution numérique, 43% des emplois en France seraient menacés".
Une proposition d'ailleurs défendue avec Christian Paul. Ce dernier estime qu'il faut "privilégier l'action et le travail et surtout mettre en avant la révolution numérique". Le chef de file des frondeurs insiste surtout sur le fait qu'il est nécessaire d'apporter un "soutien massif aux PME, car c'est là que se trouvent les emplois à sauver".
Se trouvant aussi dans l'opposition vis-à-vis de la politique de François Hollande, Jean-Luc Mélenchon représente aussi une option pour les députés frondeurs. D'ailleurs, l'ancien candidat à la présidentielle de 2012 assure, dans un entretien accordé au Monde, être "le bulletin de vote stable et sûr". Il se "réjouit" des récentes candidatures à gauche, notamment celles d'Arnaud Montebourg, Cécile Duflot ou Benoît Hamon. "Ils travaillent pour moi", considère-t-il. Christian Paul rappelle que l'une des mesures phares de Jean-Luc Mélenchon, la VIe République, était déjà prônée par Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et lui-même.
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