Pourquoi le FN n'a pas réussi à former un groupe au Parlement européen
DÉCRYPTAGE - Bien parti pour constituer un groupe à Strasbourg, le parti de Marine Le Pen n'a finalement pas atteint son objectif, échouant dans ses négociations avec les autres formations.
Un échec. Grand vainqueur des élections européennes du 25 mai dernier, le Front national n'a pas réussi à constituer un groupe au Parlement européen. Fort de ses cinq alliés (PVV, FPÖ, Ligue du Nord et Vlaams Belang flamand), le FN se pensait pourtant en bonne voie d'atteindre son objectif.
Marine Le Pen affirmait même, trois jours après le scrutin du mois de mai, n'avoir "aucune inquiétude sur l'existence future de (son) groupe". Mais, alors qu'il ne lui manquait que deux eurodéputés issus de deux pays différents, l'affaire ne s'est pas conclue.
D'éventuels alliés refusés
Le FN a d'abord été bloqué par l'identité de ses éventuels alliés. Le KNP polonais, homophobe, ne convenait pas à Geert Wilders, le leader du PVV et premier allié de Marine Le Pen au Parlement européen. Impossible également de s'allier à des partis tels qu'Aube dorée (Grèce) et autres formations néo-nazies.
"Nous avons fait le choix de la cohérence politique", s'explique le parti. Le fait de ne pas avoir de groupe l'obligera toutefois à siéger physiquement auprès de telles formations. Une situation qu'elle aurait aimé éviter.
D'éventuels alliés qui refusent
Des alliés éventuels n'ont également pas eu confiance en la nouvelle image qu'essaye de se donner le parti. Ainsi l'UKIP (Royaume-Uni), pourtant lui aussi europhobe, avait-il exclu depuis très longtemps l'idée de s'acoquiner avec le parti français qu'il juge notamment "antisémite".
C'est pourtant une élue du FN qui, en venant grossir ses rangs, lui a permis de former son groupe au Parlement. Les propos polémiques de Jean-Marie Le Pen, prononcés en pleine période de négociations, n'auront probablement rien arrangé à l'affaire.
