Pour Bayrou, Sarkozy n'a "pas clairement" montré son côté rassembleur

"Un pays, dans la profondeur de crise où il est, pour s'en sortir, a besoin d'hommes de rassemblement, d'hommes qui servent la compréhension mutuelle", a déclaré François Bayrou, ce dimanche 14 septembre dans l'émission "Tous politiques" de France Inter et Le Parisien/Aujourd'hui en France.

Est-ce que Nicolas Sarkozy, dont le retour aura lieu en fin de semaine, pour tenter dans un premier temps de reconquérir l'UMP, est un tel homme de rassemblement ? "Pour l'instant ça n'est pas apparu clairement", selon le dirigeant centriste, qui avait appelé à voter François Hollande au deuxième tour de 2012 contre Nicolas Sarkozy. En revanche, Alain Juppé, autre éventuel prétendant UMP pour 2017, est à ses yeux un "homme de rassemblement".

Son vote en 2012 motivé par la volonté de sortir la gauche du mensonge

Depuis l'élection présidentielle de 2012, le maire de Pau n'a "jamais revu" Nicolas Sarkozy mais n'a "pas eu l'impression qu'il ait profondément changé" depuis. L'idée d'une "antipathie très profonde entre lui et moi" est une "fable", mais "j'ai été heurté et blessé souvent par les positions qu'il exprimait, et plus encore par les sentiments et les valeurs que ces positions révélaient", a rappelé le président du MoDem, qui ne sait pas "sur quels thèmes, avec quelle vision, avec quelles valeurs Nicolas Sarkozy va se représenter d'abord devant les militants de l'UMP".

Selon lui, ses soutiens et Nicolas Sarkozy lui-même devraient "s'interroger sur les raisons qui ont fait que les Français ont choisi de le remplacer, et notamment les Français du centre et de droite".

Regrette-t-il d'avoir soutenu François Hollande en 2012? "Le verbe 'regretter' pour des responsables politiques qui agissent en conscience et après avoir réfléchi profondément n'existe pas", a-t-il balayé alors que la très sarkozyste Nadine Morano l'ai appelé ce dimanche à "revenir" dans une famille de droite élargie, s'il avait des regrets à ce propos.

Une des motivations du choix de François Bayrou était de faire "que la gauche, qui prétendait avoir les réponses, soit mise au pied du mur pour sortir de l'illusion et du mensonge", déclare-t-il aujourd'hui. Las, "François Hollande ne s'est pas rendu compte assez tôt du caractère inéluctable de ce qui devait se produire".