La restriction de l'épandage des pesticides à proximité des écoles ou d'autres lieux sensibles, introduite dans le projet de loi sur l'avenir de l'agriculture, a été saluée ce lundi par les écologistes mais dénoncée par l'UMP comme un "raisonnement simpliste".
A la suite d'un amendement gouvernemental voté en commission, le projet de loi, dont la deuxième lecture à l'Assemblée a démarré ce lundi après-midi, subordonne l'épandage près des lieux sensibles "à la mise en place de mesures de protection adaptées telles que des haies, des dispositifs anti-dérive ou des dates et horaires de traitement permettant d'éviter la présence de personnes vulnérables lors du traitement".
Lorsque de telles mesures ne peuvent pas être mises en place, le texte prévoit que "l'autorité administrative détermine une distance minimale adaptée en-deçà de laquelle il est interdit d'utiliser ces produits à proximité de ces lieux", selon le texte.
Défendant une motion de rejet du projet de loi, le député UMP Antoine Herth s'en est pris au "procès de la chimie des plantes qui est ouvert, et uniquement à charge". "Qui dans cet hémicycle osera prétendre que les pesticides apportent aussi un bénéfice à l'humanité? Personne sauf à se faire traiter d'assassin en puissance!", a-t-il dénoncé, relayant ainsi le discours de la FNSEA, syndicat majoritaire des exploitants agricoles.
"Nous nous inscrivons dans le Grenelle de l'environnement que vous avez adopté. Il faut rester cohérent", lui a répondu le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, désireux "d'être clair sur l'objectif de protection des personnes" tout "en permettant aux agriculteurs de protéger leur culture".
"Il ne se passe pas un mois sans qu'une étude ne montre le lien entre les pesticides et la santé humaine", a souligné le rapporteur du texte, le socialiste Germinal Peiro. "C'est une proposition équilibrée qui permet à tous, agriculteurs et riverains, de vivre dans la sérénité. Dans la majorité des cas, la cohabitation se passe bien", a estimé lors d'un point presse l'écologiste Brigitte Allain.
Les écologistes demandent également une reconnaissance des "préparations naturelles peu préoccupantes comme alternative aux pesticides et l'interdiction des produits phytosanitaures ayant des effets cancérigènes "avérés ou probables".
Ce projet de loi vise à donner une orientation plus écologique à l'agriculture française, notamment par la création de Groupements d'intérêt économique et environnemental, les GIEE, collectifs d'agriculteurs s'engageant dans l'agro-écologie. Ceux-ci pourront toucher des aides majorées.
Selon le ministère, les projets de GIEE en cours impliquent "10 à 12.000 agriculteurs", sachant que la France compte quelque 490.000 exploitations agricoles. Plus d'un millier d'amendements ont été déposés au total pour cette deuxième lecture.
Les députés ont rejeté ce lundi soir des amendements UMP visant à informer obligatoirement le consommateur du mode d'abattage des animaux ou à faire "de la présence d'une faune sauvage riche et variée" une finalité de la politique agricole, "un amendement clairement destiné à défendre la chasse", a reconnu le député de l'Aube Nicolas Dhuicq. L'article traitant des phytosanitaires devrait être débattu mardi soir lors du deuxième jour des débats.
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