"Le texte rédigé par le policier est totalement farfelu". Voici la ligne de défense de Nadine Morano. L'eurodéputée UMP s'était indignée, le 14 octobre dernier, de la présence d'une femme voilée intégralement en Gare de l'Est à Paris. "Son mépris est total", avait-elle alors déclaré sur son compte Twitter.
L'ancienne ministre ne s'est pas contentée de dénoncer sur les réseaux sociaux la femme puisque la scène a été portée jusqu'au poste de police de la SNCF. Mais la polémique s'est retournée contre elle au moment où les agents lui ont demandé ses papiers d'identité. Cette demande aurait provoqué la colère de l'ancienne ministre. "Vous ne me reconnaissez pas ? C'est incroyable ! Vous ne regardez jamais la télé", aurait-elle alors répondu aux agents, selon un rapport de police que s'est procuré France Bleu.
L'auteur de ce rapport qualifie Nadine Morano d'"extrêmement agressive" lors de cet échange. Elle aurait "fait un scandale". "Très énervée, elle aurait refusé de montrer ses papiers d'identité aux policiers qui ne l'avaient pas reconnue". Elle serait alors repartie "très en colère".
Cependant, Nadine Morano compte bien exprimer sa version des faits. Un long texte, intitulé "Coupable de signaler le port illégal d'un niqab : le rapport de police est un tract politique", posté sur sa page Facebook, elle fait ainsi son propre rapport de police, en détaillant les échanges qu'elle a eu avec le policier. Elle y déplore "l'étonnant procès médiatique à son encontre".
"Bonjour, je viens vous signaler la présence d'une personne qui porte un niqab, c'est interdit en France. Il serait bon d'aller la contrôler et la verbaliser", raconte Nadine Morano. Elle en profite ensuite pour expliquer la réponse du policier : "Bonjour, oui vous savez les lois… il y a des contre-lois". L'eurodéputée UMP relate ainsi les échanges qu'elle a eu avec l'agent jusqu'au moment où il vient à lui demander ses papiers.
Il y a une personne qui commet une infraction, mais c'est à moi qu'on demande mes papiers… c'est le monde à l'envers.
Nadine Morano
"Vous êtes qui ?" lui demande le policier. Ce à quoi Nadine Morano répond : "Je suis Nadine Morano, je suis députée européenne […] je souris et lui tends mon passeport "pour moi, je croyais que c'était visible sur ma figure", raconte-t-elle. Alors que le rapport écrit par le policier la qualifie d'agressive, l'ancienne ministre décrit l'ambiance comme étant "cordiale et normale". Cependant, elle ne semble pas avoir digéré l'événement car elle ajoute : "Il y a une personne qui commet une infraction, mais c'est à moi qu'on demande mes papiers… c'est le monde à l'envers", peut-on lire sur sa page Facebook.
Mais cela n'altère en rien la "détermination" de Nadine Morano qui continuera "à défendre les valeurs et les lois" françaises, comme elle le précise sur Facebook.
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