Nadia Copé salariée à l'Assemblée : "Ça ne me choque pas", dit un député socialiste

Empêtré dans l'affaire Bygmalion, Jean-François Copé est également en proie à une succession de révélations mettant en cause son cercle familial. Après les informations du JDD selon lesquelles l'UMP aurait payé pour 27.000 et 24.000 euros de frais d'avion à son ancien président et son épouse Nadia, Mediapart révèle mercredi 9 juillet que le député-maire de Maux aurait fait engager sa compagne en tant qu'assistante parlementaire.  

Jamais Jean-François Copé n’avait évoqué publiquement un quelconque emploi de sa femme, régulièrement présentée comme psychologue pour enfants, dans sa circonscription de Seine-et-Marne. De fait, Nadia Copé se faisait très discrète à l'Assemblée. C'est pourtant la première secrétaire politique de l'ancien président de l'UMP, insiste-t-on dans son entourage. Elle suit très souvent son mari. Elle est présente à tous ses meetings et tient même parfois sa permanence parlementaire à Meaux. 

Une pratique autorisée et régie par la loi

La pratique n'est pas rare dans les couloirs du Palais Bourbon. Nombre de parlementaires embauchent leurs proches pour gérer les affaires courantes. Entre 10 et 15% des députés font travailler un membre de leur famille. Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, travaille par exemple au côté de son épouse. C'est même plutôt naturel selon le parlementaire socialiste Dominique Baert. "Ça ne me choque pas qu'un parlementaire puisse avoir quelqu'un de proche de lui pour travailler en confiance sur des sujets qui sont aussi de la régulation de la vie privée", assure le député du Nord.

La loi l'autorise à condition de le déclarer aux services de l'Assemblée nationale. Les députés peuvent ainsi faire salarier jusqu'à cinq collaborateurs dont les salaires cumulés ne doivent pas dépasser le plafond de 9.504 euros par mois - dont 4.750 euros maximum pour les conjoints. Si Nadia Copé respecte cette règle, selon Mediapart, le site d'information se demande si c'était également le cas lorsqu'elle ne portait pas encore le nom de son époux, avant leur mariage en 2011.

Un déficit de transparence

Il faudrait juste que cette pratique soit soumise à des règles de transparence, demande le parlementaire UMP Georges Fenech. "Mes collaborateurs sont connus dans ma circonscription, ils sont parfaitement identifiés. Il n'y a aucune raison qu'ils ne soient pas rendus publics", assure le député du Rhône. Ce sera chose faite d'ici trois semaines. Tous les parlementaires verront leur déclaration de patrimoine et d'intérêt publiée sur Internet, fin juillet. Avec probablement de nouvelles polémiques à la clé.