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Marlène Schiappa au théâtre Bobino à Paris, le 7 mars 2018
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP
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C'est un fin jeu d'équilibriste. Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes, est une pièce centrale du gouvernement d'Édouard Philippe. Cela malgré la promesse non-tenue d'Emmanuel Macron de créer "un ministère plein et entier des droits des femmes".
Malgré cela, le portefeuille de Marlène Schiappa reste la grande cause nationale du quinquennat. Son action est donc centrale pour plusieurs raisons : elle est au cœur de l'actualité après les révélations sur l'affaire Harvey Weinstein et la libération de la parole des femmes avec #balancetonporc et #metoo. Elle accompagne les ministres de la Justice et du Travail, Nicole Belloubet et Muriel Pénicaud, sur le projet de loi de lutte contre les violences sexuelles et sexistes et sur les inégalités salariales.
Pourtant, Marlène Schiappa occupe une place délicate au sein du gouvernement. Mi-électron libre, mi-secrétaire d'État, elle doit gérer les révélations sorties sur ses collègues ministres, Nicolas Hulot et Gérald Darmanin. Tout un art qui demande souplesse et manœuvres acrobatiques.
Enfant, elle est décrite dans Le Parisien, comme une "militante avant l'heure". Désormais la secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes exerce un "féminisme empirique et pragmatique, en rupture avec celui doctrinaire et dogmatique du XXe siècle". Pour comprendre l'équation Schiappa, il faut avant tout observer sa méthode de travail. "Elle s'est affranchie des associations. C'est justement ce qui est différent par rapport aux précédents gouvernements. Cela signifie que le gouvernement impulse la politique", nous indique une observatrice.
Comment la secrétaire d'État peut-elle gérer les cas Hulot et Darmanin ? En ce qui concerne le ministre de la Transition écologique, Marlène Schiappa s'était exprimée dans une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche. Objectif : monter au créneau et répondre aux détracteurs qui affirment que sa parole, au sein du gouvernement est muselée.
Elle y explique ainsi : "Je pourrais ajouter que c'est 'un homme charmant' (c'est le cas), 'respectueux' (c'est le cas), que je pense à son épouse et ses enfants (c'est le cas), qu'il porte un combat majeur pour l'avenir de la planète (c'est le cas) ; mais en quoi cela apporterait-il quoi que ce soit, dans un sens ou dans un autre ?".
Dans Envoyé Spécial diffusé sur France 2 le 12 avril dernier, on découvre une discussion entre la secrétaire d'État et son conseiller sur la gestion de la polémique concernant le ministre de l'Écologie. "Le président de la République lui a demandé de ne pas lâcher Nicolas Hulot", explique-t-on dans le reportage.
Marlène Schiappa raconte avoir appelé le ministre qui "était très touché". "J'ai parlé avec sa femme. Je lui ai dit que je n'allais pas m'exprimer, il a compris. Je lui ai dit : 'Voilà si je m'exprime, ça va me faire du tort, ça va te faire du tort. Je ne connais pas cette affaire, je ne sais pas quoi dire'", poursuit-elle face aux caméras.
Mais son conseiller lui répond : "Le manque d'expression de ta part, qui est assumé commence à se voir". C'est alors que les journalistes racontent que "pendant qu'elle s’éclipse au téléphone, les conseillers imaginent alors une mise en scène : se montrer aux côtés de Nicolas Hulot à l'Assemblée nationale". Ils chuchotent entre eux : "Il ressort vraiment avec elle. Là tu auras, toutes les caméras qui seront là (...) Et ça affiche, on aura l'image, ça veut dire beaucoup aussi".
Nicolas Hulot et Marlène Schiappa, à l'Assemblée nationale le 13 février 2018
Crédit : GERARD JULIEN / AFP
La secrétaire d'État, elle, nie tout numéro d'équilibriste. "Ce que je regarde, c'est ce que dit la Justice. Sincèrement, là je ne vois pas ce que je peux dire d'utile sur ce qui concerne Nicolas Hulot. C'est ça mon moteur, c'est comment je vais être utile à la fille qui habite à Lyon, en Guyane, en Corse, en banlieue parisienne. Les hommes qui sont au gouvernement ne sont pas protégés (...) Ils n'ont pas plus de droits, mais pas moins non plus", répond-t-elle à France 2.
Mais selon un proche, cette tribune montre que Marlène Schiappa "est encore dans le prisme d'une militante La République En Marche et non pas d'une ministre. Elle s'exprime sur tout, parce qu'elle est militante, nous explique-t-il. Mais elle doit prendre plus de hauteur. Elle ne sait pas où son rôle de militante s'arrête. Dans ce cas-là, elle aurait dû apprendre à se taire, et surtout à dire non à ce type de tribune. Ça ne fait que desservir son message".
Un rôle et une ligne bien difficiles à cerner. En référence aux livres qu'elle a écrits, France 2 demande à Marlène Schiappa si "être ministre est un rôle ?". Réponse de la principale concernée : "Tout est un rôle".
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