Loi Travail : "Le gouvernement est moqué sur Internet parce qu'il n'a pas la bonne culture", estime Philippe Moreau-Chevrolet

"On vaut mieux que ça", c'est le slogan repris par les jeunes pour s'opposer au projet de réforme du Code du travail. Un slogan martelé dans la rue lors de la mobilisation du 9 mars, mais aussi sur Internet, là où le mouvement a débuté, notamment avec la pétition "Loi El Khomri non merci" qui a recueilli plus d'un million de signatures. "C'est phénoménal, ce sont les plus gros chiffres jamais vus sur la plateforme Change.org", précise Philippe Moreau-Chevrolet, communication. 

Selon lui, c'est cette pétition qui a provoqué "le bras de fer entre le gouvernement et le mouvement de protestation". Les réseaux sociaux ont eu une influence énorme sur la mobilisation et ont permis à toute une partie des Français de s'exprimer à la leur façon contre la loi El Khomri. Sur Twitter par exemple, "ça a été la lapidation du compte lancé par le gouvernement pour promouvoir ce projet".

Ces événements ont montré la difficulté du gouvernement à répondre à des mobilisations en ligne, puisque quand ils essaient d'utiliser ces mêmes outils, souvent ils sont moqués. "Ils sont raillés parce qu'ils n'ont pas la bonne culture. La bonne culture, ça aurait été d'envoyer Myriam El Khomri défense son projet, parce qu'il y a un respect des personnes quand même". Le défaut du compte Twitter de la loi Travail, a été d'infantiliser les internautes en tentant de personnifier un projet, ce qui n'a pas plu. 

Le gouvernement ne peut pas répondre assez vite

Pour Philippe Moreau-Chevrolet, tous les réseaux sociaux et les mobilisations qui s'y développent, "créent une caisse de résonance incroyable. Aujourd'hui, on a une espèce de machine médiatique qui s'emballe très rapidement. Ça part de Twitter et c'est repris par toutes les chaînes d'info en continu". Le gouvernement qui est une machine plus lente, qui a besoin de processus de validation, ne peut donc pas suivre ce processus.