Une page se tourne à l'Assemblée nationale. Près d'un quart des députés socialistes, et à peu près la même proportion chez les Républicains, ne rempileront pas aux législatives de juin prochain. C'est une question d'âge et d'usure. Quand vous avez passé trente-six ans sur les bancs du Palais-Bourbon, comme Claude Bartolone, l'actuel président de l'Assemblée, 65 ans aujourd'hui, on peut raisonnablement se dire qu'il est temps de raccrocher.
Mais on pourrait citer Jean-Marc Ayrault, 67 ans, ancien premier ministre élu en 1986. Et même Ségolène Royal, qui n’a que 63 ans, et qui, entre ses fonctions de ministres et de députée, a passé plus de vingt ans à l'Assemblée, et qui lorgne aujourd'hui un poste à l'ONU. Citons aussi Michel Sapin, lui aussi successivement député et ministre, qui ne briguera pas un nouveau mandat à l'Assemblée, où il a été élu pour la première fois en 1981.
L'âge compte. L'idée "que l'on a fait son temps", comme on dit. Mais il n'y a pas que ça. La loi sur le non-cumul joue évidemment pour tous ces élus qui vont devoir faire un choix aux prochaines législatives entre, par exemple, un mandat de député et leur mairie ou la présidence d'un conseil départemental.
Mais il y a surtout ce sentiment que l'on est à la fin d'un cycle. Les Français en ont marre de voir les mêmes têtes, avec des résultats qui laissent à désirer. Ils aspirent à un renouvellement, à une régénération du personnel politique. D'ailleurs si certains ont décidé de jeter l'éponge, c'est aussi par peur de se "faire dégager", pour parler trivialement.
Si François Hollande a rendu son tablier, c'est parce que les Français ne le voulaient plus. Regardez comme ils ont fait le ménage au moment des primaires : exit Nicolas Sarkozy, exit Alain Juppé. E si François Bayrou a fait don de son corps à l'équipe Macron, c'est parce que son sort était scellé.
Mais cela touche aussi les plus jeunes élus, qui ont décidé de ne pas se représenter. Prenez Bernard Cazeneuve, le Premier ministre, qui n'a que 53 ans. Il a déjà fait trois mandats, et c'est déjà beaucoup. Il dit "Stop, ça suffit". Il va maintenant aller dans le privé, et ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
Il y a aussi ces députés qui n'ont fait qu'un mandat, et qui ont déchanté, dépossédés de pouvoir, insultés sur le terrain sous la présidence Hollande, et qui ont sans doute anticipé la Bérézina qui se profile. Des députés qui ont fait le constat que la politique n'est pas un métier, qu'on n'y fait pas carrière. Ils ont milité plus jeune, ils ont consacré beaucoup d'énergie, et ils estiment que la politique ce n'est pas automatique.
Jeunes, moins jeunes, usés, fatigués, écœurés. Tout cela témoigne en tout cas d'un monde politique en fin de parcours. Le crépuscule du monde politique qui ne nous dit en rien qu'elle en sera l'aube de demain.
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