Le Front national est-il le premier parti de France en vue des élections régionales?

Selon un sondage dévoilé ce jeudi 29 octobre, le Front national récolte 28% des intentions de vote au 1er tour. Le parti frontiste se place en première position devant Les Républicains - UDI - MoDem (27%) et le Parti socialiste (21%). "Ce n'est pas étonnant, on s'attendait à ces chiffres là" explique Annie Lemoine. Pour elle, Manuel Valls mise sur un "sursaut républicain", mais l'option ne la convainc pas. "Il faut dire que c'est un parti comme les autres mais le resituer : un parti à l'extrême droite, basé sur le rejet et le mépris des autres, avec un programme économique qui ne tient pas". La journaliste explique que "personne n'a trouvé comment battre le Front national". Raison avancée : le parti n'a jamais eu le pouvoir et "a une vraie virginité", et le FN "compte là dessus".

Un tripartisme bien en place

Face aux chiffres de ce sondage, Guillaume Perrault tire un premier enseignement : "On a un vrai tripartisme" constate t-il, utilisant un mot qui  "était souvent employé à la légère". Deuxième élément : le FN devient de plus en plus homogène dans le pays. Cette progression "fulgurante" "ruine le calcul fait par Jacques Chirac en 2003", qui avait fait en sorte qu'aucune région ne tombe dans le giron du Front national

Ce n'est pas un programme d'extrême droite. C'est un programme national-socialiste

Gaspard Koenig, à propos du programme du FN

Pour Gaspard Koenig, le constat est clair : "le FN devient le premier parti de France", et "il faut vraiment avoir des œillères pour continuer à être dans le déni". Le directeur du Think-tank GénérationLibre déplore que "personne ne lit le programme du Front national". "Ce n'est pas un programme d'extrême droite. C'est un programme national-socialiste. National et socialiste !" lance t-il, évoquant la planification de l'économie par l'Etat ou le renforcement de la fonction publique voulus par le FN.

"C'est un programme de retour à l'après-guerre"  qui "séduit" les gens par sa "nostalgie" souverainiste. "Pour avoir une chance de battre la sphère souverainiste, il va falloir mettre en place une vraie sphère libérale claire dans ses principes et ses arguments" conclut t-il.