Et voilà, il a enfin décroché son graal, c'est lui le champion. Qui l'aurait
imaginé il y a encore un an les bras en l'air en signe de victoire ? D'aucuns
louent ce matin sa constance, sa régularité et surtout une volonté à toute
épreuve. Il se bat depuis si longtemps, son adversaire possédait un talent
naturel supérieur, mais lui c'est sa ténacité qui lui a permis d'élever le
niveau. "La consécration d'un acharné", titre Le Figaro en pleine page.
Est-ce cette abnégation, ou simplement l'attrait de l'alternance ? Toujours
est-il que l'ensemble du paddock se réjouit ce matin de l'avènement de Nico
Rosberg. Quel parallèle ce matin entre les deux champions du jour ! Nico Rosberg
champion du monde de Formule 1 depuis hier à l'issue du Grand Prix d'Abu Dhabi
que François fillon a suivi devant sa télé, lui le passionné de course
automobile, lui qui occupe la une de tous vos journaux ce matin avec la même
photo pour tout le monde. Il n'a pas les deux bras en l'air comme Nico Rosberg
mais la main sur le coeur. Razzia, triomphe, raz de marée, lame de fond, la
presse retient d'abord ce matin le score de François Fillon, 66%, ce qui en fait
"le leader maximo" comme ose le titrer Libération.
Et la presse revient sur son parcours. "La mue d'un solitaire en rassembleur"
pour La Croix, "la revanche d'un besogneux" pour Mediapart. "Droopy s'est mué en
pitbull", titre Le Parisien-Aujourd'hui en France qui remonte aux racines de
cette victoire, et raconte LE soir où tout a basculé. C'était un certain 6 mai
2012, 21h, salle de la Mutualité à Paris. Les militants sont sous le choc de la
défaite de Nicolas Sarkozy, quittent les lieux en larmes quand surgit soudain
François Fillon. Le Premier ministre s'apprêtait à rejoindre le président battu
en coulisses mais il improvise alors un détour au pied de la scène. Une centaine
de militants se ruent alors vers lui. "Ne nous abandonnez pas, on compte sur
vous", lui disent-ils. Son destin vient de basculer mais il ne le sait pas
encore. Oui ce soir-là, quelque chose a changé dans le regard des gens, "on
était orphelin de Sarkozy, il fallait quelqu'un pour reprendre le flambeau, le
seul recours possible c'était lui, une évidence", lâche un cadre historique des
Républicains.
Pour François Fillon, tout commence et pour d'autres tout s'achève. "Claque
de fin pour Alain Juppé", titre Libération. "Il n'a pas fait passer l'idée que
ses réformes étaient efficaces ni réussi à transformer l'anti-sarkozysme en
anti-fillonisme", résume un sondeur dans Le Parisien avant d'ajouter : "Le filet
de bave a été dévastateur". Allusion au débat de jeudi soir lorsque une petite
goutte de bave s'est coincée sur les lèvres d'Alain Juppé. "Sa défaite signe
aussi la fin du chiraquisme", souligne Françoise Fressoz dans Le Monde cet
après-midi. Car cette primaire de la droite a eu raison des héritiers de Jacques
Chirac, en expédiant à la retraite deux personnalités politiques de premier
plan, deux hommes grandis dans l'ombre de l'ancien président, Juppé le fidèle,
Sarkozy le rebelle. Près de 30 ans qu'entre eux la compétition durait,
alternance de crocs en jambe et de mains tendues, le match final était enfin
programmé, il devait avoir lieu le 27 novembre. C'était sans compter la remontée
fulgurante de François Fillon. Formidable dessin de kak en une de L'Opinion,
Fillon pose à coté de deux têtes façon art primitif représentant Juppé et
Sarkozy exposés dans une vitrine du musée Chirac...
Une pensée pour le chiraquisme. Une pensée aussi pour les chansonniers, les
imitateurs et les caricaturistes, "pour eux c'est la tuile", s'exclame
Libération. La victoire de François Fillon est une très mauvaise nouvelle, il
était celui dont ils ne voulaient surtout pas. Parce que chez Fillon, tout est
normal, pas un mot de travers, les phrases s'enchaînent, fluides, la voix est
grave, bien timbrée, on cherche en vain la petite manie langagière, le défaut
pittoresque qui caractérise le personnage. Désespérant... "Rien à faire, il est
inimitable", plaisante son ex-conseillère en communication. Bref pour les
humoristes aussi, le plus dur commence.
Heureusement il y a la gauche ! Le parallèle est ravageur dans vos journaux
: "la droite derrière Fillon, la gauche se déchire", titre en une Les Échos avec
l'édito de Cécile Cornudet. "Une fusée décolle, l'autre s'autodétruit. Jamais la
gauche et la droite n'auront pu être autant aux antipodes qu'en cette journée du
27 novembre, qui a vu Manuel Valls faire l'impensable : dire publiquement au
président qu'il n'était pas en mesure de se présenter et envisager sa propre
candidature contre lui." "C'est la pétaudière", note Michel Urvoy dans
Ouest-France. "Valls flirte avec la crise de régime", titre Libé qui cite les
propos d'un proche de Hollande : le président serait très déçu du comportement
de Valls mais il n'en montre rien. Fidèle à son caractère équanime. À tensions
extrêmes, recul extrême.
Le recul ça peut avoir du bon cela dit. Oui et ça, c'est quelques pages plus
loin dans Libé, le mea culpa étonnant du cinéaste Romain Goupil qui regrette son
engagement et son émerveillement passé pour le Cuba de Fidel Castro. "Il était
notre héros pour nous jeunes lycéens, le Robin des bois des damnés de la
terre, il avait conquis le pouvoir les armes à la main et fait triompher la
Révolution. Nous étions sourds aux pelotons d'exécution, à la confiscation de la
révolte par le parti unique. Que cet aveuglement était beau. Quelle incroyable
envie de ne rien savoir mais uniquement de croire. En France, on a longtemps
soutenu Castro comme un bon dictateur, j'ai été con de l'avoir soutenu à
l'époque, mais ceux qui le pleurent aujourd'hui sont encore mille fois plus
cons." Une dédicace sans le savoir à L'Humanité qui consacre toute sa une et 15
pages à Fidel Castro, cigare au lèvres, "Hasta siempre Fidel", titre L'Huma.
On termine avec une petite voix. Oui, question existentielle et article
passionnant à lire ce matin sur le site Atlantico. Mais d'où vient la
conversation que vous entendez dans votre tête ? Car oui, tous les êtres humains
se parlent à eux-mêmes. Le dialogue interne est même un outil essentiel pour
parvenir à structurer nos pensées et notre psyché. C’est tout autant la petite
voix psychique qui nous dit des choses, par exemple ce qui est bien ou mal, le
rappel de tâches à effectuer, se répéter une liste de courses, mais aussi des
formules d’encouragements : "Tiens bon !", "courage, c’est bientôt fini", "ça ne
va pas faire mal". Ce type de dialogue est totalement normal et même crucial. Il
nous renvoie à la fameuse phrase de Descartes : "Je pense, donc je suis !"
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