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La victoire de François Fillon, une razzia, un raz-de-marée

L'ancien Premier ministre, vainqueur de la primaire de la droite, est à l'une de la presse ce lundi matin.

François Fillon, le 27 novembre 2016
Crédit : Eric FEFERBERG / AFP
Adeline François
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Et voilà, il a enfin décroché son graal, c'est lui le champion. Qui l'aurait imaginé il y a encore un an les bras en l'air en signe de victoire ? D'aucuns louent ce matin sa constance, sa régularité et surtout une volonté à toute épreuve. Il se bat depuis si longtemps, son adversaire possédait un talent naturel supérieur, mais lui c'est sa ténacité  qui lui a permis d'élever le niveau. "La consécration d'un acharné", titre Le Figaro en pleine page.

Est-ce cette abnégation, ou simplement l'attrait de l'alternance ? Toujours est-il que l'ensemble du paddock se réjouit ce matin de l'avènement de Nico Rosberg. Quel parallèle ce matin entre les deux champions du jour ! Nico Rosberg champion du monde de Formule 1 depuis hier à l'issue du Grand Prix d'Abu Dhabi que François fillon a suivi devant sa télé, lui le passionné de course automobile, lui qui occupe la une de tous vos journaux ce matin avec la même photo pour tout le monde. Il n'a pas les deux bras en l'air comme Nico Rosberg mais la main sur le coeur. Razzia, triomphe, raz de marée, lame de fond, la presse retient d'abord ce matin le score de François Fillon, 66%, ce qui en fait "le leader maximo" comme ose le titrer Libération.

La fin du chiraquisme

Et la presse revient sur son parcours. "La mue d'un solitaire en rassembleur" pour La Croix, "la revanche d'un besogneux" pour Mediapart. "Droopy s'est mué en pitbull", titre Le Parisien-Aujourd'hui en France qui remonte aux racines de cette victoire, et raconte LE soir où tout a basculé. C'était un certain 6 mai 2012, 21h, salle de la Mutualité à Paris. Les militants sont sous le choc de la défaite de Nicolas Sarkozy, quittent les lieux en larmes quand surgit soudain François Fillon. Le Premier ministre s'apprêtait à rejoindre le président battu en coulisses mais il improvise alors un détour au pied de la scène. Une centaine de militants se ruent alors vers lui. "Ne nous abandonnez pas, on compte sur vous", lui disent-ils. Son destin vient de basculer mais il ne le sait pas encore. Oui ce soir-là, quelque chose a changé dans le regard des gens, "on était orphelin de Sarkozy, il fallait quelqu'un pour reprendre le flambeau, le seul recours possible c'était lui, une évidence", lâche un cadre historique des Républicains.

Pour François Fillon, tout commence et pour d'autres tout s'achève. "Claque de fin pour Alain Juppé", titre Libération. "Il n'a pas fait passer l'idée que ses réformes étaient efficaces ni réussi à transformer l'anti-sarkozysme en anti-fillonisme", résume un sondeur dans Le Parisien avant d'ajouter : "Le filet de bave a été dévastateur". Allusion au débat de jeudi soir lorsque une petite goutte de bave s'est coincée sur les lèvres d'Alain Juppé. "Sa défaite signe aussi la fin du chiraquisme", souligne Françoise Fressoz dans Le Monde cet après-midi. Car cette primaire de la droite a eu raison des héritiers de Jacques Chirac, en expédiant à la retraite deux personnalités politiques de premier plan, deux hommes grandis dans l'ombre de l'ancien président, Juppé le fidèle, Sarkozy le rebelle. Près de 30 ans qu'entre eux la compétition durait, alternance de crocs en jambe et de mains tendues, le match final était enfin programmé, il devait avoir lieu le 27 novembre. C'était sans compter la remontée fulgurante de François Fillon. Formidable dessin de kak en une de L'Opinion, Fillon pose à coté de deux têtes façon art primitif représentant Juppé et Sarkozy exposés dans une vitrine du musée Chirac...

La gauche se déchire

Une pensée pour le chiraquisme. Une pensée aussi pour les chansonniers, les imitateurs et les caricaturistes, "pour eux c'est la tuile", s'exclame Libération. La victoire de François Fillon est une très mauvaise nouvelle, il était celui dont ils ne voulaient surtout pas. Parce que chez Fillon, tout est normal, pas un mot de travers, les phrases s'enchaînent, fluides, la voix est grave, bien timbrée, on cherche en vain la petite manie langagière, le défaut pittoresque qui caractérise le personnage. Désespérant... "Rien à faire, il est inimitable", plaisante son ex-conseillère en communication. Bref pour les humoristes aussi, le plus dur commence.

Heureusement il y a la gauche ! Le parallèle est ravageur dans vos journaux : "la droite derrière Fillon, la gauche se déchire", titre en une Les Échos avec l'édito de Cécile Cornudet. "Une fusée décolle, l'autre s'autodétruit. Jamais la gauche et la droite n'auront pu être autant aux antipodes qu'en cette journée du 27 novembre, qui a vu Manuel Valls  faire l'impensable : dire publiquement au président qu'il n'était pas en mesure de se présenter et envisager sa propre candidature contre lui." "C'est la pétaudière", note Michel Urvoy dans Ouest-France. "Valls flirte avec la crise de régime", titre Libé qui cite les propos d'un proche de Hollande : le président serait très déçu du comportement de Valls mais il n'en montre rien. Fidèle à son caractère équanime. À tensions extrêmes, recul extrême.

Aveuglé par Fidel Castro

Le recul ça peut avoir du bon cela dit. Oui et ça, c'est quelques pages plus loin dans Libé, le mea culpa étonnant du cinéaste Romain Goupil qui regrette son engagement et son émerveillement passé pour le Cuba de Fidel Castro. "Il était notre héros pour nous jeunes lycéens, le Robin des bois des damnés de la terre, il avait conquis le pouvoir les armes à la main et fait triompher la Révolution. Nous étions sourds aux pelotons d'exécution, à la confiscation de la révolte par le parti unique. Que cet aveuglement était beau. Quelle incroyable envie de ne rien savoir mais uniquement de croire. En France, on a longtemps soutenu Castro comme un bon dictateur, j'ai été con de l'avoir soutenu à l'époque, mais ceux qui le pleurent aujourd'hui sont encore mille fois plus cons." Une dédicace sans le savoir à L'Humanité qui consacre toute sa une et 15 pages à Fidel Castro, cigare au lèvres, "Hasta siempre Fidel", titre L'Huma.

On termine avec une petite voix. Oui, question existentielle et article passionnant à lire ce matin sur le site Atlantico. Mais d'où vient la conversation que vous entendez dans votre tête ? Car oui, tous les êtres humains se parlent à eux-mêmes. Le dialogue interne est même un outil essentiel pour parvenir à structurer nos pensées et notre psyché. C’est tout autant la petite voix psychique qui nous dit des choses, par exemple ce qui est bien ou mal, le rappel de tâches à effectuer, se répéter une liste de courses, mais aussi des formules d’encouragements : "Tiens bon !", "courage, c’est bientôt fini", "ça ne va pas faire mal". Ce type de dialogue est totalement normal et même crucial. Il nous renvoie à la fameuse phrase de Descartes : "Je pense, donc je suis !"

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