"Juppé le ressuscité" : le candidat raconte les appels passés par Jacques Chirac à sa mère

Favori des sondages, Alain Juppé est sur tous les fronts. Le candidat à la primaire Les Républicains explique "avec tous ces 'chocs', le bateau France risque de se lézarder rapidement. Parce que je ne pense pas, moi, qu'on puisse provoquer un choc fiscal de 50 milliards d'euros juste en claquant des doigts. Et je ne pense pas qu'on puisse supprimer 600.000 emplois de fonctionnaires". Dans les colonnes du Journal du Dimanche, il sort les griffes et répond aux attaques de son principal rival, Nicolas Sarkozy. "Quand on cherche à se faire élire par les voix du Front national, on risque de mener une politique inspirée du Front national", explique-t-il. Cette attaque est une réponse directe aux propos de l'ancien président de la République qui avait déclaré : "Quand on cherche à se faire élire par les voix de gauche, on se prépare à mener une politique qui donnera des gages à la gauche".

Alain Juppé est à l'honneur sur France Télévisions. Un documentaire sur le candidat de la primaire Les Républicains, Juppé le ressuscité, est diffusé ce lundi 3 octobre. Trois jours plus tard, il répondra aux questions de Léa Salamé et David Pujadas dans L'Émission Politique. France 3 a dévoilé des extraits du documentaire visant à retracer la carrière de l'ancien premier ministre. Face à Franz-Olivier Giesbert, il raconte : "Je n'ai pas milité dans un syndicat étudiant, je n'ai pas milité dans un parti politique et en 1976, je reçois un appel du directeur de cabinet du Premier ministre et qui me demande si je peux venir le voir à Matignon". Après avoir mis "son plus beau blazer" et sa "plus belle cravate", le candidat explique comment il est devenu la plume de Jacques Chirac.

Dans un autre extrait vidéo, Alain Juppé confie qu'il y avait "une complicité" entre sa mère et Jacques Chirac. "De temps en temps, il lui passait un coup de fil (...) Il m'a beaucoup donné mais il y a aussi des moments où il m'a fait avaler des couleuvres. En 1981, au lendemain des élections il m'a demandé de sauter le pas et d'être élu dans une circonscription, le XVIIème à Paris. Deux jours après, il me convoque en me disant qu''il y a un problème avec le numéro 2 du RPR, il est dans l'Essonne et il va se faire battre et je voulais vous demander un service est-ce que vous pouvez lui laisser votre circonscription'. Grande naïveté d'Alain Juppé, je ne connaissais pas les mœurs politiques et j'accepte". 

Jacques Chirac lui assure alors qu'une "autre circonscription" va lui être trouvée. "On m'a baladé en Bretagne, dans le Loir-et-Cher... J'en ai eu marre et je leur ai dit que je ne serai pas candidat. Mais ça m'a servi de leçon, car deux ans plus tard lors des municipales, j'avais décidé d'être candidat à Paris et d'aller au combat", poursuit-il.