La Guyane a réservé un accueil musclé à Emmanuel Macron. Alors que le président effectue une visite de trois jours - débutée jeudi 26 octobre - dans le département français situé en Amérique du Sud, des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants du collectif Pou Lagwiyann Dékolé ont éclaté à Cayenne, au premier jour du déplacement du président. Plusieurs personnes ont été interpellées.
Les gendarmes mobiles se déployaient dans la ville de 60.000 habitants, notamment aux abords du commissariat, près de la célèbre place des Palmistes, où des jeunes venus de quartiers défavorisés, souvent encagoulés, ont lancé des cocktails Molotov et des projectiles tandis que les rotors d'un hélicoptère effectuant une ronde au-dessus du centre-ville se faisaient entendre.
L'après-midi, une marche à l'appel du collectif Pou Lagwiyann Dékolé (Pour que la Guyane décolle) avait pourtant rassemblé pacifiquement plus d'un millier de personnes, en chant et en famille, pour réclamer le respect des accords signés avec l'ancien gouvernement à l'issue du mouvement social de mars-avril. Ces derniers avaient également sollicité un rendez-vous avec Emmanuel Macron.
Vous jetez des gaz sur les enfants
Mère de famille guyanaise
Les manifestants se sont ensuite regroupés devant la préfecture où ils ont écarté une première série de barrières pour se rapprocher du bâtiment. L'Élysée a finalement proposé un rendez-vous vendredi 27 octobre dans la matinée, mais les manifestants ont refusé, réclamant de voir le chef de l'État dans la soirée. Ce dernier avait une réunion de travail avec les élus de Guyane avant un dîner républicain à la résidence préfectorale.
C'est ensuite que les événements ont dégénéré. "Ils ont créé eux-mêmes le désordre public, c'est ça la réponse de l'État", a dénoncé un enseignant, avant d'ajouter : "Il aurait pourtant suffi d'une discussion autour d'une table", a-t-il ajouté. Une mère portant son enfant s'enfuyait en hurlant : "Vous jetez des gaz sur les enfants, c'est ça la liberté ?", avant d'entonner, en colère, La Marseillaise.
On n'obtiendra pas plus de l'État
Mika Mancé, ancien leader de Pou Lagwiyann Dékolé
"Maintenant on sait à qui on a à faire", a déclaré Davy Rimane, membre du collectif. Emmanuel Macron "n'a aucun respect pour nous", a-t-il déploré, assurant que désormais "tout" pouvait arriver. "Ça sert à rien tout ça, on n'obtiendra pas plus de l'État", a regretté Mika Mancé, ancien leader charismatique du mouvement Pou Lagwiyann Dékolé, et porte-parole des "Grands frères", une émanation des 500 frères, très actifs lors du mouvement de mars-avril dernier.
Emmanuel Macron est arrivé à la mi-journée en Guyane, dans un climat déjà tendu. Il s'est rendu directement à Maripasoula, dans le Sud-Ouest guyanais, pour rencontrer la population de cette commune la plus vaste de France, très défavorisée, où il a averti qu'il n'était pas venu en "Père Noël", ni pour "faire des promesses". Il a longuement écouté les habitants, porteurs de grandes attentes pour le désenclavement de leur commune.
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