Grève des routiers : "un secteur à la pointe du dumping social", Jérôme Vérité

Pour la première fois depuis le début du mouvement de contestation contre la Loi travaille, les chauffeurs routiers se mobilisent à leur tour lundi 16 mai à partir de 22h pour une grève reconductible. Principal grief des salariés du transport : la baisse de la majoration des heures supplémentaires à 10%, quand elles sont aujourd'hui payées avec une compensation de 25% voir 50% au delà de 52 heures hebdomadaires.

Cette baisse pourra être négociée grâce à des accords d'entreprises, qui supplanteraient les accords de branches avec la loi El Khomri. Pour un chauffeur qui travailleraient 200 heures par mois, cela représenterait "1.300 euros" de moins par an, "soit 110 euros de moins sur la fiche de paie" commente Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT Transports.

Nous sommes prêts mettre autour de la table pour créer un code du travail du XXIe siècle

Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT Transports

Dans un secteur qui a perdu "20.000 emplois en cinq ans", Le représentant des chauffeurs routiers dénonce "un secteur d'activité qui est déjà à la pointe du dumping social". Il cite notamment des entreprises de transport françaises qui feraient déjà jouer une concurrence interne avec des "succursales dans les pays de l'Est".

"Je fais parfaitement confiance à ces gens-là [les entrepreneurs du secteur routiers] pour mener l'offensive entreprise par entreprise", lance Jérôme Vérité. À quelques heures du début de la grève des chauffeurs routiers, le secrétaire général de la CGT Transports se dit cependant prêt à "se mettre autour de la table pour créer un code du travail du XXIe siècle".