François Hollande ne croit pas à la candidature d'Emmanuel Macron

"L'irréparable n'a pas été franchi". Voilà ce que François Hollande confie à ses visiteurs par rapport à la candidature d'Emmanuel Macron, officialisée mercredi 16 novembre à Bobigny. Même si l'ancien ministre de l'Économie a affiché toute sa détermination à aller au bout de sa démarche, d'autant que les sondages lui confèrent un statut de troisième homme au premier tour, le chef de l'État est persuadé qu'il n'a pas complètement largué les amarres.

Pour un ami du président de la République, cela n'a rien de surprenant. "La seule personne qui a encore une influence sur Macron, c'est François Hollande", assure-t-il. Et tant que les bulletins de vote ne sont pas encore imprimés, le locataire de l'Élysée pense pouvoir retourner son ancien poulain. Comment ? En lui proposant le poste de Premier ministre, par exemple. Pour un haut responsable du Parti socialiste, proche de François Hollande, le deal est possible. Il considère qu'Emmanuel Macron est dans la même démarche que Napoléon : "On s'engage et puis on voit". On le compare aussi à Michel Rocard, qui se présenta comme François Mitterrand à la veille de l'élection de 1981 avant de se retirer sur la pointe des pieds.

Mais pour un ministre, tout cela n'est rien d'autre que du déni : François Hollande n'a pas vu venir la démission d'Emmanuel Macron et il refuse toujours d'accepter son ambition débordante. Mais de l'aveu même d'un ami du chef de l'État : "Si Macron se maintient, c'est perdu pour Hollande".