Une nouvelle vie pour François Hollande. Quatre mois après sa sortie de l'Élysée, l'ancien président de la République a inauguré mercredi 6 septembre les locaux de sa nouvelle fondation. Son agenda affiche complet. François Hollande ne garde pas un œil, mais deux sur la politique. Et pas seulement. Ce n'est pas parce qu'il ne rate aucun match de foot qu'il a coupé avec la politique. Loin de là.
D'ailleurs les virées en province qu'il a prévues - il était le week-end dernier en Corse, il ira dans le courant du mois à Carcassonne pour remettre des "Légion d'honneur" - lui permettent de rester au contact de la population. Il refait du terrain d'une certaine manière. Il y a aussi les conférences à l'étranger, à Lisbonne et à Dubaï dans les semaines qui viennent (des conférences non payées, comme le précisent ses proches). Sans compter qu'il voit régulièrement ses amis socialistes, ses anciens ministres.François Hollande n'a pas l'intention de prendre sa retraite, et encore moins de se faire oublier.
Sous couvert de sa fondation, il s'exprimera, sur tout et souvent. Il l'a dit très clairement mercredi : "Lorsque je considérerai qu'il y a des commentaires à faire, des leçons à tirer ou des propositions à faire, je prendrai la parole". C'est on ne peut plus limpide. François Hollande avec sa fondation, c'est un sous-marin nucléaire à lanceur d'engins. Parce que derrière la bonhomie légendaire qu'il affiche en toutes circonstances, se cache un François Hollande à la dent dure.
Il garde au fond de sa poche le tiercé de ceux qui l'ont précipité vers la sortie : d'abord les "frondeurs", puis Emmanuel Macron, et enfin Manuel Valls. Dans cet ordre. Avec une mention spéciale pour son successeur, Emmanuel Macron, qu'il juge "inélégant" envers lui. Il aurait aimé que le Président n'oublie pas de l'associer aux bons chiffres de la croissance. C'est pour ça qu'il avait dégainé, non sans un certain toupet, son Scud en plein Festival du film d'Angoulême il y a deux semaines, sur le mode : "Il ne faudrait pas demander trop de sacrifices aux Français".
Hollande va se rappeler aux bons souvenirs de Macron. Celui dont il a fini par dire : "Il m'a trahi, avec méthode". Celui qui pourtant le fascinait et l'impressionnait. Celui qu'il n'a pas vu venir. Celui contre lequel ses amis le mettaient en garde. "Tu crois peut-être que Macron ajoute une dent à ton râteau, mais le râteau tu vas te le prendre dans la gueule !", lui a dit un jour un de ses ministres.
Cela veut dire que François Hollande ne va rien laisser passer. Comme Nicolas Sarkozy, il ne peut pas se résoudre à ce que sa voix ne soit plus entendue. Il vit avec l'idée que deux-tiers des voix qui se sont portées sur Macron sont des voix de gauche, des voix "hollandaises". Comme si la victoire de Macron était arrivée un peu grâce à lui. Un comble ! C'est oublier un peu vite que s'il a renoncé à se représenter, c'est parce que les français ne voulaient plus de lui.
Il n'empêche. Il fera tout pour défendre son bilan, tout pour exister. Sans oublier de jeter un œil sur la courbe des sondages du président Macron. Et régulièrement, comme un sous-marin, on le verra tenter de remonter à la surface.
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